mardi 21 février 2017

La Féline : « Triomphe »



Situé au confluent d'influences très diverses (électro, chanson, pop, cold wave), ce deuxième album de La Féline fait montre d'un univers qui gagne en épaisseur. Les sonorités électroniques héritées de la new-wave, pendant un temps la signature de la formation menée par Agnès Gayraud, se fondent dorénavant dans un ensemble harmonieux ou l'électro cohabite avec des instruments organiques (« La mer avalée », « Trophée », « Comité rouge », la magnifique « Séparés ») voire acoustiques (« Nu, jeune, léger ») tout en ménageant de la place pour ce petit grain de sable propre à faire dérailler la machine dans l'inattendu, provoquant ce que l'on appelle communément un heureux accident (cf. le saxophone free qui orne « Le Royaume », « La femme du kiosque sur l'eau » baroque et orientalisant à souhait). Tout au long de ces dix plages, La Féline évolue sur la brèche entre limpidité mélodique et cette basse prépondérante accentuant le côté dark de sa musique, dessinant l'écrin idéal pour sa voix veloutée, séduisant l'auditeur un titre après l'autre. Une évidence se fait alors jour. On éprouve que trop rarement ce sentiment de proximité et d'intimité avec une œuvre que l'on découvre pourtant pour la première fois, comme si cette dernière avait fait partie depuis toujours de notre quotidien. C'est le signe des grands albums et « Triomphe » en est assurément un.
En concert à Paris le 16 mars (La Maroquinerie avec Louis-Jean Cormier)

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