samedi 26 novembre 2016

Marie France + Jacques Duvall & Phantom, Le Divan du Monde, 25 Novembre 2016.

C'est un joli plateau que nous a contacté l'excellent label belge Freaksville en ce vendredi soir sur la scène du Divan du Monde. Dans la salle une foule hétéroclite se bouscule et les couples de garçons (Marie France est une icône gay) côtoient les survivants des années punk. Il flotte dans l'air comme un parfum des années 1980…

Un petit mot pour commencer sur Jacques Duvall. Habitué de la coulisse, Duvall est un parolier qui compte ayant travaillé entre autres pour Lio (l'auteur de « Banana Split », c'est lui!) et Alain Chamfort (d'ailleurs discrètement présent dans un coin de la salle). Ses albums en solo sont relativement rares conférant à sa présence sur scène un caractère exceptionnel. Entouré de l'excellent combo garage Phantom, Duvall, déguisé en cow-boy, délivre une prestation rocailleuse et lo-fi bien servi par les guitares arides de Benjamin Schoos, la batterie minimale (aucune cymbale, juste une caisse claire, un tome basse et un tambourin) jouée debout (comme dans le Velvet Underground) et des lignes de basses énormes sur lesquelles reposent tout l'édifice. Le contexte sied particulièrement bien à Duvall, sa plume acerbe et son chanté/parlé guttural, comme venu d'outre-tombe. Le répertoire est quasi-exclusivement constitué de titres de son album « Hantises » (sorti une première fois en 2006, le disque vient d'être réédité en vinyle). Après une petite demi-heure, c'est déjà l'heure de partir, trop court mais excellent.


Changement d'ambiance ensuite avec Marie France et la déclinaison scénique de son dernier album « Chante Jacques Duvall » (on note d'ailleurs que la plume de Duvall est sensiblement différente et moins véhémente lorsqu'il écrit pour d'autres). Accompagnée d'un pianiste, vêtue d'une robe noire, Marie France semble comme échappée d'un cabaret des années 1930. Une prestation de grande classe où la chanteuse laisse apparaître toute sa fantaisie et la grandiloquence qui la caractérise. Chaque chanson prend alors des allures de petite pièce théâtrale ou Marie France joue le premier rôle de la séductrice (« Marcello ») à la prédatrice (« Le cercle rouge »). Incarnant chaque texte à la perfection, la prestation de Marie France transpire le vécu (« Bleu », « C'est Paris »). Emouvant.

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