lundi 28 mars 2016

Shilpa Ray : « Last year's savage »




(c) EbruYildiz

S'attirer les louanges de Nick Cave, on a connu des carrières moins bien embarquées que celle de Shilpa Ray. De fait il y a un peu du ténébreux Australien chez cette New-Yorkaise dans sa façon d'habiter ses chansons de sa voix puissante telle une crooneuse d'outre-tombeau (« Johnny Thunders Fantasy Space Camp », « Noctural Emissions ») et dans l'ambiance sombre mâtinée d'humour noir qui habite ses compositions (« Pop song for euthanasia »). Musicalement tout repose sur une balance délicate entre une guitare rock puissante à la limite du punk (« Moksha ») qui bataille ferme avec un harmonium baroque ; on pense parfois à Anna Calvi ou bien encore aux Doors lorsque ceux-ci s'attaquaient à l'Opéra de quat'sous. Plutôt que d'aligner les riffs, les couplets et les refrains, Shilpa Ray préfère une forme plus expérimentale où les sons se côtoient et se cherchent des noises. Tout au long des onze plages qui le compose, « Last year's savage » nous transporte ainsi dans l'univers étrange de Shilpa Ray, quelque part entre cabaret déglingué et fête foraine bizarre. La curiosité de l'année, digne du Freaks de Tod Browning (1932).
En concert le 29 mars à Paris (festival les femmes s'en mêlent, le divan du monde)
https://www.facebook.com/shilpa.ray.9

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