mercredi 16 mars 2016

Matt Elliott : « The Calm Before »



Tiens, seulement six titres, probablement un EP, « rapide à chroniquer ça », se dit l'auteur, débordé de demandes, dont les piles de cds sauvagement entassées sur le bureau, mieux achalandé que n'importe quel rayon disques de la fnac soit dit en passant, menacent de s'écrouler à tout moment… Erreur, erreur, car Matt Elliott, notre héros du jour, est le genre de type qui aime prendre son temps. Son nouvel effort, « The Calm before » n'a beau contenir que six chansons, c'est un album à part entière. Commençons par résumer un peu les choses. Par le passé, sous le nom de Third Eye Foundation, Matt Elliott était le chantre de la drum n'bass soit le genre de mec qui animait le dancefloor à des heures indues. Aussi improbable que cela puisse paraître, c'est métamorphosé en baladin folk qu'on le retrouve aujourd'hui, la guitare sèche sous le bras. Elliott excelle dans le genre en échappant aux canons classiques. Bien loin de la structure couplet/refrain, Matt évolue en territoire inconnu, peignant à l'aide de son instrument des paysages sonores. Car à ce niveau de durée (quinze minutes pour le morceau titre) on ne parle même plus de chansons. Tout ici est affaire de climat et de sous entendus. Derrière le calme apparent (celui du titre) une angoisse sourde apparaît en sous texte et c'est une tension qui va crescendo qui anime ce disque (« I only wanted to give you everything », « Wings and crown »). Pas nécessairement facile d'accès pour le grand public, l'album demande de l'attention et de l'écoute de la part de l'auditeur. Accéder à la beauté, celle qui se dégage des ces arpèges délicats et de ces subtils arrangements de cordes, est à ce prix.


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