lundi 8 février 2016

Martin Courtney : « Many Moons »



Martin Courtney, leader de Real Estate, fait un petit pas de côté dans sa carrière avec ce premier effort en solo. « Many moons » est un album comme il en tombe un par décennie, un disque qui, tel un poison insidieux, s'installe dans les oreilles de l'auditeur pour ne plus le quitter. Alors, certes, il n'y a rien de révolutionnaire ici, des guitares, folk ou électriques, doucement arpégées, une section rythmique, quelques claviers pour enrober la chose, évoquer le fantôme des Beatles (« Northern Highway ») ou la scène psyché (« Asleep »). Mais on oublie là l'essentiel : les chansons. Des petites merveilles pop acoustiques, doucement électrifiées, avec un savoir faire mélodique évident, dont on s'étonne encore de les découvrir pour la première fois tant elles nous semblent familières (« Focus »). Derrière ses atours simples et modestes, « Many moons » est un disque tortueux qui réussit l'exploit de ne jamais se perdre en route. La balance parfaite entre immédiateté et couloirs mélodiques labyrinthiques (« Airport Bar »). Avec sa jolie pochette automnale, Martin Courtney nous offre un disque hors-saison, que l'on prend plaisir à écouter, quelle que soit la lune, et vers lequel on revient toujours en quête d'apaisement. Le natif du New Jersey s'inscrit ici dans une lignée qui partirait de Nick Drake, pour la mélancolie (l'instrumental « Many Moons »), à Big Star pour le sens mélodique. Contrairement à d'autres, Martin Courtney ne cherche pas particulièrement la caution vintage, cette dernière vient toute seule, la qualité des compositions inscrivant derechef ces dernières dans la catégorie des classiques instantanés.
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