mardi 5 août 2014

St. Vincent



St. Vincent (Annie Clark pour l'état civil) sort son quatrième album, éponyme comme s'il s'agissait d'une nouvelle définition d'elle-même. Car au-delà de la musique, St Vincent (ex-membre de The Polyphonic Spree) met en scène tout ce qui concerne son art. Son look est particulièrement étudié, les concerts, mis en scène à la seconde près, ressemblent à des performances d'art contemporain. Le choix même de son patronyme est évocateur, il s'agit d'un hommage au poète Dylan Thomas, décédé à l'hôpital New-yorkais du même nom. On pourrait parler d'art total, dont la musique ne serait qu'une composante. St. Vincent fait partie de cette catégorie d'artistes qui ont un univers personnel, modifié à chaque nouveau disque comme autant de nouvelles incarnations. Bien évidemment, le nom de David Bowie s'impose en premier lieu. Et la musique dans tout cela ? Très bien entourée par deux excellents batteurs : Homer Steinwess (exceptionnel batteur des Dap Kings ici utilisé dans un registre inédit) et McKenzie Smith (Midlake), St. Vincent évolue dans un registre pop/électro parfois un peu froid voire clinique (« I prefer your love ») avec force claviers. « Digital Witness » et « Every tears disappears » s'imposent comme les plus addictives du lot. On pense à Kate Bush. Guitariste, non pas douée au sens classique du terme, mais faisant sonner son instrument de manière très personnelle, St. Vincent s'en donne ici à cœur joie. Régulièrement ses compositions sont transpercées de giclées de guitares acides (« Rattlesnake », « Birth in reverse », « Regret ») sorties d'on ne sait où... Cela n'a l'air de rien mais tout le charme de l'album vient de là, de ces petites fissures, traces d'humanité, qui font irruption dans un univers calculé à l'extrême. Une petite note de bordel bienvenue.
En concert le 23 Août à Rock en Seine.
http://ilovestvincent.com/



Aucun commentaire: