mercredi 14 mars 2012

Sharon Jones and the Dap-Kings, La Cigale, 12 mars 2012.




Sharon Jones, la soul sister number one, est récemment revenue dans l’actualité grâce à la sortie de l’album « Soul time », compilation de faces B et d’inédits. Si ce matériel, à haute teneur funky, n’est certainement pas le meilleur de Sharon et est très certainement quelques crans en dessous de ses fabuleux trois derniers albums, « Soul time » bénéficie des standards de qualité du label Daptone. Et cela nous donne également l’occasion de revoir Sharon Jones et son groupe les Dap-Kings sur scène. Et c’est à peu près ce qui se fait de mieux à l’heure actuelle en matière de soul music. Ce retour sur scène se fait dans des circonstances dramatiques car, comme elle l’a confié sur scène, Sharon Jones vient de perdre sa maman mais a cependant tenue coûte que coûte à terminer cette tournée, car comme elle l’explique : « elle n’en serait pas là sans elle ». Comme toujours avec les artistes du label Daptone, le concert se présente sous la forme d’une soul revue à l’ancienne. On commence par quelques morceaux instrumentaux des Dap Kings puis c’est au tour du guitariste Binky Griptite (également auteur de plusieurs 45T en solo) d’assurer le chant sur un titre. L’ambiance commence à monter quand les choristes font leur entrée sur scène et qui ont également le droit de chanter une chanson chacune. Le public est alors chaud bouillant pour accueillir Sharon Jones qui, sous les vivas de la foule, fait une véritable entrée de star. Il n’y a pas à redire mais nos amis Américains s’y entendent vraiment lorsqu’il s’agît de faire le show. Si Sharon Jones a montré une évolution musicale intéressante sur ces derniers albums avec des arrangements toujours plus fins et plus soul à base de cordes, sur scène, la formule reste des plus funky ce qui transparaît à travers le line up choisi : deux guitares, basse, batterie, congas et trois cuivres. Avec ça, ça devrait dépoter (un orgue par exemple aurait apporté une note plus smooth). D’autant plus que Miss Jones est particulièrement physique sur scène. Chante, saute partout et danse (un fameux medley à base de danse sixties : swim, funky chicken, boogaloo, twist). Il n’y a guère que des talons un peu trop hauts pour l’arrêter et encore de façon très provisoire. Après un set particulièrement énergique, mais parsemé de moments d’émotion pure lorsque Sharon évoque sa maman, Miss Jones est revenu sur scène pour des rappels particulièrement émouvants. Seule accompagnée par le guitariste Binky Griptite et des deux choristes Sharon a rendu hommage à Amy Winehouse (qui a tourné avec les Dap Kings en backing band) reprenant « You know i’m no good ». Moment qui a du être très émouvant également pour le guitariste Binky Griptite qui a participé à l’enregistrement de l’album « Back to black » même si il n’a rien laissé transparaître. Après viendra l’hommage à Etta James puis Whitney Houston, elle fait le « I’ll always love you » aussi bien que l’original. L’occasion de constater une fois de plus que Sharon a une voix à se pâmer et que, même à cappella, elle peut mettre tout le monde à genoux. Les rappels ont en outre montré une autre facette de Sharon Jones, plus dépouillée et plus gospel, que l'on entends pas forcément sur disque. Assurément une grande voix de la soul music, toute période confondues, à voir absolument sur scène au moins une fois.
    

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