lundi 27 juin 2011

True Live : « Found Lost »


Originaire de Melbourne, c’est sur la base de jam sessions à l’initiative de leur chanteur Ryan Ritchie (aka RHyNO) qu’est né True Live. Des rassemblements hebdomadaires de musiciens venus d’horizons divers qui aujourd’hui forment un line-up assez étonnant où se côtoient une batterie, une contrebasse, un piano, un violon et un violoncelle. Les musiciens de True Live ont tous des profils différents, venant du jazz, du classique, du hip hop ou du funk. Et à l’écoute de « Found Lost », le deuxième album du groupe, c’est un petit peu tout cela que l’on entend. Mais aussi, surtout, la fusion entre différentes cultures musicale, celle venue du funk et du rap, où la notion de beat, et donc par extension de rythme, est fondamentale. Celle de la musique classique, instrumentale et mélodique. Enfin on retrouve dans l’album l’improvisation chère au jazz. A ce titre, le disque, regorge de passages, souvent au moment des codas, extrêmement mélodiques où les cordes et le piano conversent ensemble dans des instants de grande musicalité (« Got to go got to get me », « Need to be now »). Mais ce n’est pas tout, « Man Man » voit le groupe développer une puissance digne d’un groupe de métal sans les guitares, « Something to be » joue sur un registre plus guilleret et primesautier alors que « Need to be now» chasse sur les terres du free jazz. Tout au long du disque la scansion funky du batteur n’à de cesse de se frotter aux cordes classiques. Malgré tout le personnage le plus fascinant du groupe reste RHyNO son chanteur/rappeur. Doté d’un timbre caverneux et profond il a de plus un flow intéressant. Un peu comme un Tom Waits sachant rapper. Un groupe réellement original et novateur. L’album qui en découle est le plus frais que l’on ait entendu depuis longtemps.

En concert le 6 juillet à la Bellevilloise (Paris).

www.myspace.com/truelive

dimanche 26 juin 2011

Rencontre avec Thomas VDB



Entre rock et humour, Thomas VDB poursuit un parcours original qui le voit occuper maintenant la scène du Point Virgule. Rencontre avec un personnage exubérant et rigolo, qui reste avant tout un authentique passionné de musique…


Comment tu te sens avant de monter sur scène ?
Thomas VDB : Toujours bien. Mais là, particulièrement exténué. J’enchaîne en ce moment. Beaucoup de taf. Quand le travail déborde sur ton temps de sommeil, cela devient pénible. Là, je suis fatigué mais ça va, je n’ai pas le trac. L’essentiel c’est d’être bien concentré, les cinq minutes qui précèdent l’entrée sur scène.


Comment es-tu passé de ton ancien métier de journaliste rock à la comédie ?

T.V. : J’ai hésité avec la serrurerie (rires) ! Ma passion du rock a toujours été parallèle à celle pour la comédie. J’ai été journaliste rock pendant sept ans mais avant cela, j’étais déjà comédien, j’ai étudié au conservatoire, j’ai fait beaucoup de café-théâtre aussi. Même pendant toute mon époque de journaliste, je faisais beaucoup de théâtre de rue, je continue d’ailleurs encore d’en faire de temps en temps. Je savais que tôt ou tard, je reviendrais à la comédie. L’idée du one man show me trottait dans la tête depuis longtemps et s’est concrétisée dès que j’ai arrêté rock sound (le magazine qui l’employait à l’époque, ndlr). Je voulais faire un one-man show et l’idée d’en faire un sur le rock s’est imposée tout de suite. Il n’a pas trop mal marché. C’était la première fois qu’il y avait un one man show sur le rock, plein de gens en ont parlé à cause de ça.


Justement, il y avait un petit défi dans ce premier show qui consistait à parler de rock à un public large qui ne s’y connaissait pas forcément. Est-ce que ce nouveau spectacle, qui est moins orienté musique, a été plus facile à écrire ?

T.V : C’était très facile pour moi de savoir dès le début que je ne voulais pas refaire un spectacle sur le rock. Je voulais de parler de moi, c’était déjà le cas dans le premier ceci dit. Et j’avais énormément d’anecdotes à raconter sur moi, mes sorties de scènes… J’ai bossé avec Benjamin Parent comme co-auteur. On a tout écrit ensemble. Il m’a vachement aidé à recomposer le puzzle. J’avais des idées qui partaient dans tous les sens. On s’est rendu compte que la « presque célébrité », c’était un thème fort que je voulais réutiliser. Le titre du spectacle (« Presque célèbre », ndlr) vient de là.


C’était facile de sortir de cette image typée rock ?

T.V : Je voulais en sortir et c’était une idée un peu bête. Par ce que de toute façon le rock et la musique me passionnent depuis toujours et c’est impossible pour moi de m’en défaire. Même si je dis que je ne vais plus parler de musique, malgré tout je me retrouve à faire des allusions sur la musique.


Oui, à Freddy Mercury…

T.V. : Il y a Freddy Mercury et Michel Sardou dont je m’occupe bien aussi. Finalement le rock est resté là malgré moi. Finalement ce n’est pas la peine que je me dise qu’il faut arrêter. Je ne voulais pas que ma passion du rock soit le thème principal. Par contre quelqu’un qui va voir le spectacle peut se dire : « tiens ce mec aime le rock », par ce que c’est un ingrédient qui revient deux, trois fois.


Ta vie de rock-critic, et le côté exaltant qui va avec, te manque-t-elle ?

T.V. : Uumm… Non. Le métier a été exaltant pour moi les quatre, cinq, premières années. Après je suis devenu rédacteur en chef du magazine. Et le poids des responsabilités a enlevé beaucoup d’exaltation.


Ah oui ?

T.V. : Oui, vraiment (silence)… Du coup, non, cela ne me manque pas du tout. Par ce que je reste toujours autant passionné de musique et je passe toujours beaucoup de temps à en écouter et à en découvrir. Même si il ne s’agit pas de nouveautés, j’adore aller fouiller dans les vieux trucs des années 60, 70 et découvrir des choses qui, pour moi, sont des nouveautés à aimer. Par contre devoir écrire systématiquement mon avis, ce n’est pas quelque chose qui me manque. Moi je finissais par être frustré. J’écoutais plein de disques et on me disait, allez faut écrire une chronique et moi je n’avais pas d’avis… Ouais, c’est bof…


Oui, et puis tu n’as plus le temps d’écouter ce que toi, tu aimes vraiment…

T.V. : Bah oui, c’est ça…


Ton jeu de scène est très physique…


T.V. : C’est vrai. Peut-être trop des fois… Ca vient du théâtre de rue. On était un duo de clowns avec un pote. Quand on arrivait quelque part pour jouer, bien souvent il n’y avait personne et c’était à nous d’attirer le spectateur. Cette « culture » d’aller chercher le public dans les yeux vient de là. Le côté « expansif » vient du théâtre de rue. Mais effectivement, je le concède, j’ai un jeu très physique. J’ai du mal à me retenir et à rester calme… Même en étant très fatigué (rires).


Est-ce que tu as des projets de pièces ou au cinéma ?

T.V. : J’ai un projet cinéma. On ne sait pas trop encore ce que ça va donner. C’est un projet de film en lien avec le rock que l’on est en train d’écrire avec mon co-auteur (Benjamin Parent, ndlr). Pour l’instant on est au traitement, soit l’histoire sur une trentaine de pages. On n’a pas encore attaqué le scénario ni les dialogues. On est content de l’idée et on travaille avec un producteur pour la développer. Concernant le théâtre, je n’ai pas de projets concrets pour le moment même si je n’ai pas envie de toujours monter sur scène tout seul. J’ai besoin de participer à des projets collectifs. On fait pas mal de sketchs pour internet avec un pote Mathieu. Il y a un vrai plaisir à travailler avec d’autres gens…


A la fin du spectacle, tu dis, grosso modo, que tout ce que tu racontes est vrai. Est-ce dérangeant de s’exposer même sous couvert de l’humour et du second degré ?

T.V : L’autodérision, qui met en avant des situations pas forcément à mon avantage, c’est ce qui me fait le plus rire dans la vie. Enfin, pas sur le coup (rires) ! En général, quand je me tape la honte, à chaud ça ne va pas me faire marrer… Après, je me dis que ça fait une super anecdote à raconter par ce que les gens vont bien se foutre de ma gueule. Enfin, sachant que c’est moi qui la raconte. Donc je me positionne en fonction. Je n’ai pas envie de ne faire que des blagues, sur des gens, sur Michel Sardou, même si j’en fais déjà pas mal. J’ai envie de raconter des situations difficiles, comme le coup de l’autographe sur le dvd de Gad Elmaleh par exemple. Des moments de honte qui deviennent super comiques. En fait ce qui me fait le plus marrer c’est les moments ou je me retrouve le plus con. Ce n’est peut-être pas forcément à mon avantage mais je crois que l’autodérision c’est une ficelle qui plaît au public. Je serais vraiment à mon désavantage si c’était fait à mon insu. Mais là, c’est moi qui raconte, donc ça va.


Et cette expérience te permet-elle de mieux comprendre la galère vécue par les groupes de rock que tu as interviewé pendant des années ?

T.V. : Oui et non. Je ne vais pas baver sur les musiciens par ce que je les respecte beaucoup mais je pense qu’il est plus dur d’être seul sur une scène sans instruments de musique que d’être à quatre ou cinq. Quand tu as des gens qui parlent au bar pendant que tu joues de la musique, l’amplification est telle que finalement ce n’est pas trop grave. Si les vingt premiers rangs sont à fond avec toi, on s’en fout un peu qu’il y ait des gens qui parlent derrière. Quand tu fais un one-man show, tu es seul avec ta voix. Si il y a quatre personnes qui parlent au fond, tu les entends. Ca casse tout. L’écoute et l’équilibre sont vachement plus fragiles dans un one-man show. Il y a des watts en moins. Cela dit, j’ai vu des groupes souffrir sur scène et qui n’intéressent personne. Mais je fais plus le parallèle avec d’autres comédiens ou d’autres one-man show que j’ai vu et qui n’avaient pas l’écoute appropriée. C’est vraiment une difficulté au théâtre, quand des gens parlent dans la salle, c’est juste insupportable.


Et quand cela t’arrive, comment tu fais pour les « attraper » ?

T.V. : Quand tu fais du stand-up, ça va parce que tu peux intervenir. Moi, de toutes façons, je parle aux gens pendant le spectacle. Je peux facilement sortir du truc. Mais si je devais jouer le bourgeois gentilhomme, je me vois mal dire : « Belle marquise, vos beaux yeux me font mourir d’amour… Et puis d’un coup bon la paix maintenant, vous commencez à être chiant ! » (rires). Ca casserait un truc, forcément (rires).


Pas mal de tes sketches ont été mis sur You tube, d’un côté ça te fait de la promo dont tu as besoin mais de l’autre, ça ne casse pas un peu l’effet de surprise ?

T.V : C’est la grosse différence avec la musique où tu as besoin que le public entende ton morceau avant d’avoir envie de venir voir le concert. Si on voit ton spectacle en entier sur internet on n’a plus vraiment besoin de se déplacer. Sur le premier spectacle cinq ou six sketches ont été balancés, un dvd a même été tourné mais il n’est pas encore sorti. Par contre sur le nouveau, un seul sketch, celui sur Joey Starr, a été mis en ligne. C’est suffisant, je pense, pour donner aux gens l’envie de venir voir le reste. Pour un spectacle d’humour, tu ne peux pas en faire plus. Ca grille tout. Le public se marre à une blague, il ne va pas forcément rire une deuxième fois quand ils vont la voir en live.


Oui, mais dans le contexte « live », l’ambiance autour joue beaucoup…

T.V. : Oui bien sur, mais ce n’est pas la même mécanique de se dire, tiens je vais aller le voir. D’avoir envie d’aller voir un concert parce que tu as entendu un morceau qui te plait à la radio, c’est une autre démarche que de se déplacer pour un spectacle comique. Pour que le public se déplace, il faut qu’il ai déjà entendu suffisamment de sketches pour se dire : « lui, il me fait vraiment marrer, je vais y aller ». C’est pour ça que je fais des chroniques, inédites, à la radio, pour que les auditeurs se disent : « il a un univers intéressant, je vais aller le découvrir sur scène ».


Comment fais-tu les soirs où tu n’a pas envie de rire ?

T.V. : Ce n’est pas à moi de ne pas avoir envie de rire, c’est au public. Mais c’est certain, il y a des soirs où tu es moins dedans que d’autres. La difficulté de ce métier, c’est de retrouver la spontanéité de la première fois alors que le spectacle est à 90 % identique tous les soirs. Et de ne surtout pas se reposer sur la mécanique de la veille. Moi mon spectacle, je le connais par cœur et je pourrais te le refaire là tout de suite (il enchaîne sur les répliques). Sauf qu’il faut le jouer pour le public qui est présent et qui est différent de celui de la veille ou du lendemain. Il faut toujours créer des choses un peu nouvelles, c’est hyper difficile.


Pour finir, à ton avis, qu’est-ce qui est le plus difficile : poser les questions ou y répondre ?

T.V. : C’est quand même de poser les questions. Et surtout d’en avoir assez pour faire une interview. Tu vois, par exemple, mon bureau était à Grand Boulevard et j’avais rendez-vous à République où j’avais une heure qui m’était allouée pour faire une interview avec un groupe. Dans le métro, je préparais cinq questions en me disant, j’espère que le mec va avoir plein de trucs à me raconter… Et là le mec fait des réponses hyper courtes. Au bout de dix minutes, les cinq questions sont épuisées. Et là plus rien (rires)… Et sinon, t’as pas des anecdotes à me raconter ??? Qui pourraient durer un peu (rires)… C’est quand même un truc de faire une interview, de tenir une conversation pour faire ressortir de la matière. C’est un exercice dans lequel je n’étais pas toujours à l’aise, même si j’en ai fait au moins 500. Il y a un truc qui m’intéressait moins dans le fait de toujours interviewer des musiciens, au bout d’un moment, j’avais l’impression qu’ils me disaient toujours un peu la même chose, genre : « là, je crois que notre dernier album, c’est vraiment le meilleur… » (rires)… D’être obligé de simuler l’intérêt. Des fois, j’étais là, merde j’ai oublié de fermer mon frigo. A Rock Sound, on faisait des interviews à la chaîne. Moi ça m’est arrivé de faire trois interviews dans la même journée. Heureusement ce n’était pas tout le temps comme ça. Un jour j’ai fait Entombed, un groupe de métal norvégien, ensuite c’était un groupe de big beat et j’ai finit à 17 heures avec Moby. Et ce salaud de Moby, je lui pose une question et il me dit, « Hey tu as bien écouté ma chanson ? Tu as lu toutes les paroles de mon disque ? » J’étais là, euh non. Et là il me dit : « Si j’étais journaliste et que je devais faire une interview d’un artiste je lirais les paroles de sa chanson… ». Donc je lui explique que j’avais déjà fait trois interviews dans la journée. Mais quand les mecs sont là à presque te reprocher de ne pas faire correctement ton boulot…


Propos recueillis le 3 juin 2011


www.thomasvdb.com

jeudi 23 juin 2011

France de Griessen : Electric Ballerina



Après un premier album au sein de Teen Machine suivi d’un ep (chronique ici) découvert en fin d’année dernière, l’artiste pluridisciplinaire France de Griessen (chanteuse, aquarelliste, actrice, performeuse…) revient avec son premier effort en solo « Electric Ballerina » co-réalisé avec le guitariste Shanka (The Dukes, No one is innocent). L’album part sur les chapeaux de roues, grâce notamment aux guitares surpuissantes de Shanka, exhalant un fort parfum de rock au féminin tel qu’on à pu le connaître dans les années 1990 (Hole, L7) oscillant entre punk, grunge et métal sur les trois premiers morceaux : « Will you ? », « So xxx with you », « I want to be you ». N’ayant pas peur des contre-pieds, l’album sort rapidement de ce carcan bien trop étroit pour une artiste aussi riche, pour s’échapper vers des contrées plus acoustiques voir presque (j’insiste sur le presque) pop dans le cas de « Crois-tu qu’on se perd ? ». Jonglant avec les langues (anglais, français) et profitant des collaborations de chanteurs aux profils aussi divers qu’Elliott Murphy ou Vérole (des Cadavres), France nous ballade au gré de ses humeurs entre grunge 90s et country au feeling plus proche des années 70 (« La ballade de Norma Rose », « Beautiful »). Même dans les passages les plus acoustiques, la tension sous-jacente tout au long du disque, ne retombe jamais tout à fait : « Ballerina » ou la très émouvante « Perce-neige » ressemblent à un ciel gris chargé d’électricité avant que n’éclate l’orage, incroyables de colère retenue. Un peu à l’image de France finalement, dont la voix peut successivement éructer de rage ou émouvoir aux larmes.


SORTIE DIGITALE LE 4 JUILLET 2011
SORTIE PHYSIQUE LE 26 SEPTEMBRE 2011

www.francedegriessen.com

mercredi 22 juin 2011

Dave Stewart : « The Blackbird Diaries »


Le retour aux sources est à la mode. A l’instar d’un Elton John qui constate avec lucidité qu’il est dorénavant trop vieux pour jouer aux Lady Gaga et décide de s’orienter vers une musique plus roots, ce qui au passage donne son meilleur album depuis des lustres (« The Union » en binôme avec Leon Russell), Dave Stewart (ex-moitié d’Eurythmics) plonge à son tour dans l’americana. Pour autant, Stewart ne romps pas complètement avec son passé, il s’agit aussi pour lui de renouer avec le fil d’une carrière qui l’avait vu flirter avec la country une première fois il y a vingt ans au sein d’un groupe, tombé aux oubliettes depuis, appelé The Spirituals Cowboys et auteur de deux albums sortis en 1990 et 1991. Intitulé « Blackbird diaries », d’après le nom du Blackbird studio de Nashville où le disque a été enregistré, ce nouvel album est composé de treize chansons inédites dont une composée avec Bob Dylan. Treize titres donc piochant à la source du blues, pour les morceaux les plus électriques (« The gypsy girl and me »), mais aussi de la country (« Cheaper than free » en duo avec Stevie Nicks) lorsque les guitares sont débranchées. Le tout est également parsemé d’influences rock classiques et rappelle les grandes heures des Rolling Stones au début des années 70 (« So long ago », « Beast called fame »). Un son aux antipodes de la new-wave glacée d’Eurythmics à laquelle il doit sa gloire et sa fortune. Le pari est un peu risqué à notre époque prompte à célébrer les années 80 et où même les jeunes groupes se convertissent aux vertus du synthé vintage. Cependant il est tenu et de haute volée et il se pourrait bien que ce musicien attachant ait enfin accouché du grand disque qu’il portait en lui depuis des années. Son meilleur en tout cas depuis « Greetings from the gutter » son classique oublié de 1994.

SORTIE LE 28 JUIN.

L’actualité, chargée, de Dave Stewart ne s’arrête pas à ce nouvel effort, il est également le co-producteur du nouvel album de Joss Stone et on le retrouvera bientôt comme membre de « Super Heavy » nouveau super-groupe composé de Mick Jagger, Damian Marley, A.R Rahman et Joss Stone.

www.davestewart.com
www.theblackbirddiaries.com

Pour voir le nouveau clip de Dave Stewart cliquez ici

lundi 20 juin 2011

Sly Johnson, Paris Jazz Festival, Parc Floral, 19 juin 2011.



Pratiquement un an après la sortie de son album, le superbe 74, Sly Johnson a enflammé la scène en plein air du Parc Floral à l’occasion du Paris Jazz Festival. Festival qui est d’ordinaire synonyme de chaleur estivale, concerts gratuits tous les samedis et dimanches après-midi jusqu’à fin juillet, a débuté sous un vent glacial. On a certes échappé à la pluie, mais il s’agit, de mémoire, de l’édition la plus froide. Heureusement, Sly Johnson (à la notoriété inversement proportionnelle à son talent, tout le contraire de son concurrent Ben l’Oncle Soul) nous a bien réchauffé grâce à sa soul music, en provenance directe des grands anciens de l’age d’or des années 70 et de la Motown en particulier. Un petit mot pour commencer pour rendre hommage au groupe qui l’accompagne avec classe. Une excellente section rythmique, un batteur au groove puissant (Manu Diaz) et le bassiste Ben Molinaro (jolies basses vintages) qui l’accompagne discrètement, pas une note de trop, pas de démonstration superfétatoire, mais avec efficacité. La jeune (et très jolie) choriste Valérie Delgado possède une belle voix et une touche de féminité dans les chœurs et sur scène. Ses chorégraphies coordonnées avec celles de Sly apportent de la grâce au show. Armé de sa Les Paul noire, le guitariste est funky sur les parties rythmiques et bluesy pendant les solis, avec quelques attaques soulful à la pédale wha-wha. Enfin, last but not least, un plus indispensable, un véritable orgue Hammond B3 (et sa cabine Leslie, respect !) instrument rarissime sur scène tant il est lourd et difficile à transporter (profitons-en au passage pour saluer les roadies qui doivent se trimballer la bête). Mais quel son ! Ce souffle chaud inimitable qui s’en échappe est un vrai délice. D’autant plus que le claviériste a à disposition un petit piano électrique vintage (un Fender rhodes probablement) complément idéal de l’orgue pour plonger l’auditeur dans une somptueuse ambiance 70s. Tous les ingrédients sont donc réunis pour mettre les compositions de Sly en valeur, d’autant que ce dernier possède une technique vocale incomparable, capable même à cappella de scotcher l’auditoire (il n’a pas été human beat boxer dans le Saian supa crew pour rien). Et un timbre soulful à l’avenant. Un excellent concert marqué par la reprise magnifique (et saluée par maints applaudissements) du « What’s going on » de Marvin Gaye, pour un peu on se serait cru à Detroit.

www.slyjohnson.com

www.myspace.com/slyjohnson

www.parisjazzfestival.fr

samedi 18 juin 2011

Viva and the diva le 23 juin à la java



Winston McAnuff, Le Point Ephémère, 17 juin 2011.


C’est un point éphémère bien rempli qui a accueilli Winston McAnuff par un tonnerre d’applaudissements en ce vendredi soir. Dans la foulée de son excellent album « A Bang », le vétéran jamaïcain du reggae est (très bien) entouré ce soir du groupe de Camille Bazbaz, qui assure pour sa part les claviers, groupe dans lequel on reconnaît notamment Yarol Poupaud. A l’image de l’album, le concert donne de Winston McAnuff, l’image d’un artiste complet, bien loin de se satisfaire du seul genre reggae, dans lequel il excelle pourtant, piochant également son inspiration dans le rock alors que les soli de guitare, nous emmènent vers un terrain plus blues. Alternant entre deux instruments, Yarol apporte une touche rock à la deuxième guitare (« Jacob’s ladder ») et assure des lignes de basses puissantes sur les morceaux plus reggae/roots (« Hey Girl » ; « Angela Davis ») dans un parfait complément de l’excellente batteuse. Les claviers vintages de Monsieur Bazbaz apportant une touche soulful. Vêtu d’un pantalon de cuir noir et d’un tee-shirt à l’effigie de Bob Marley, Winston McAnuff prêche ses textes avant de s’enflammer d’une transe sauvage vers la fin du show. Quant à Yarol, il a l’air de se plaire dans la fosse qu’il a traversé une première fois sur les épaules d’un spectateur, chopant une pinte de bière au passage et portant un toast au public dans un fracas d’applaudissements, avant de retraverser la fosse une deuxième fois, à pieds cette fois, dansant et jouant son solo en même temps au centre d’une tranchée en plein milieu de la foule. Une bien belle soirée et qu’importe qu’il pleuve et qu’il vente à l’extérieur, la chaleur de Winston et de son reggae nous a bien réchauffé le cœur.

lundi 13 juin 2011


CharlElie, Le Casino de Paris, 10 juin 2011.


Entamée dans la foulée de la sortie de son excellent album « Fort Rêveur », la tournée de CharlElie Couture a fait étape vendredi soir dernier au Casino de Paris. Entouré de son quartet (guitare, batterie, claviers et une basse un peu trop énorme qui prend beaucoup d’espace) de musiciens américains, le new-yorkais d’adoption a donné un show euphorisant revisitant à la fois son ancien répertoire et quelques titres du dernier album. Un pied sur chaque rive de l’Atlantique, CharlElie colle son chant, en français, sur une musique ancrée dans une tradition à la fois rock et blues grâce notamment à un guitariste particulièrement inspiré. CharlElie passe la première partie du show à la seconde guitare avant de déménager derrière le clavier. Entre chaque titre CharlElie égrène philosophie sur la vie en général (la disparition des abeilles, ce genre de choses) et quelques plaisanteries : « Il y a une chanson que je suis obligé de jouer, sans elle je ne serais pas là aujourd’hui » avant d’enchaîner sur « Comme un avion sans ailes » (ah ah ah). Elliott Murphy est également passer faire un petit coucou, assez inattendu, ce qui a donné lieu à un échange d’anthologie :

-D’où viens-tu Elliott ?

- Je suis parisien, le new-yorkais, c’est toi !

Les deux musiciens ont ensuite entamé « 58th street », dans une version agrémentée de quelques couplets en anglais signés de la main de Mr Murphy. Plutôt généreux avec son public, CharlElie reviendra plusieurs fois sur scène pour les rappels : « Moi, je m’en fous je ne travaille pas demain, mais il y en a qui vont avoir du mal à se lever… ». Bah nous non plus, on est en week-end !

www.charlelie.com

jeudi 9 juin 2011

Vernissage France de Griessen, Galerie Le Terrier, 8 juin 2011.


(c) France de Griessen

Hier soir à la galerie Le Terrier, l’artiste aux talents multiples France de Griessen présentait sa nouvelle série d’aquarelle intitulée le cycle des couronnes et résumant, en une dizaine d’aquarelles, les différentes étapes d’une vie d’artiste.

(c) Holden Warren

(c) Frédéric Ambroisine

A cette occasion, accompagnée par le fidèle guitariste Shanka (The Dukes, No one is innocent), France a dévoilé en version acoustique quelques titres de son futur album « Electric Ballerina » dans un cadre particulièrement intime. Le mini set commence donc à deux France jouant de sa « guitare de la rue », du nom de l’endroit où ledit objet fut trouvé au petit matin en sortant d’une fête. Les premiers titres sont très roots, notamment grâce au dobro Washburn de Shanka joué au bottelneck. Alors que France sa guitare à terre de manière très théâtrale, la performance du soir prend alors une tournure beaucoup plus rock, même en acoustique, Shanka accompagnant avec efficacité la voix de France. A genoux, ou déambulant, telle une ballerine électrique (quoique débranchée), blonde comme les blés et le sourire barrant son visage d’une oreille à l’autre, France adopte une posture évoquant aussi bien l’actrice ou la performeuse qu’elle est également par ailleurs. France fait bien plus que chanter, vivant littéralement ses textes de sa voix puissante et pleine de coffre. Une petite soirée pleine de bonne humeur, où même un raté lors d’un changement d’accord provoque l’hilarité. Un mini show hybride entre folk et punk car comme le résume France elle-même : « On ne fait pas des folkeux avec des punkettes » !

L’album « Electric Ballerina » de France de Griessen (chronique à venir) sortira le 4 juillet en digital et le 26 septembre dans les bacs.

Exposition jusqu’au 26 juin 2011 à la galerie Le Terrier, 82 rue de Clignancourt 75018 Paris.

www.francedegriessen.com

Pour voir un court extrait du showcase filmé par Frédéric Ambroisine cliquez ici

mercredi 8 juin 2011

Jeu-Concours Lyre Le Temps

Lyre Le Temps (voir mon message du 2 juin 2011) sera en concert demain soir, le jeudi 9 juin à la Machine du Moulin Rouge. Soirée à laquelle, My Head is a Jukebox et Ephélide ont le plaisir de vous inviter. 2 x 2 invitations sont à gagner. Pour participer, rien de plus simple, envoyez-moi un email à l'adresse suivante : myheadisajukebox@gmail.com en précisant dans l'objet, jeu-concours Lyre Le Temps. Les deux réponses les plus rapides l'emporteront.

mardi 7 juin 2011

The Love Me Nots : The Demon and The Devotee


Bien qu’originaire de Phoenix dans l’Arizona, The Love Me Nots (voir mes messages des 24 juin 2010 et 9 avril 2011), un des fleurons du garage rock actuel, développe une attirance pour les guitares grasses, les orgues vintages et les rythmiques au groove hérité des musiques noires. Un mélange typique des productions de Detroit, dans la droite lignée du MC5 et des Stooges, dont ils sont les dignes descendants. C’est donc dans le Michigan qu’une fois de plus le quartet a posé ses valises en compagnie du producteur Jim Diamond, avec qui ils ont l’habitude de travailler, pour enregistrer ce nouvel effort afin de retrouver cette inimitable patte so sixties. Ce nouvel album marque également le retour dans le line up du batteur Jay Lien, qui avait joué sur les deux premiers albums du groupe, et cela s’entend. Car les love me nots sont un groupe essentiellement rythmique, comme le prouve l’incroyable morceau d’ouverture « The end of the line » qui tient tout entier sur un simple pattern de batterie soutenu efficacement par l’excellente bassiste Kyle Rose Stokes. Bien que toujours fasciné par le son des années 60, les love me nots s’offrent une petite distraction le temps de « Demons » où la chanteuse Nicole Laurenne, délaisse un instant son orgue vintage pour des synthés au son plus eighties. C’est une ouverture inédite pour ce groupe vers la new wave, assez surprenant mais pas foncièrement désagréable. Pour le reste on retrouve cette alternance entre morceaux down tempo « Trouble » (à noter un solo de trompette inattendu) et shots de rock n’roll incandescent : « I’m gonna be your girl » (PS : Yes Nicole anytime !) ; « I’m not okay » par ailleurs une des plages les plus réussies de cet album marquée par un festival du guitariste Michael Johnny Walker qui s’en donne à cœur joie dans un registre surf/cradingue. L'album se termine avec la sublime ballade pop sixties "The girl lights up" comme quoi chez les love me nots tout ne tourne pas autour de guitares ravageuses. Voila pour ce groupe qui nous a encore sorti un des meilleurs albums de l’année.

www.myspace.com/luvmenots

lundi 6 juin 2011

JNEB BAND


Bien souvent l’enfance détermine le parcours de celui qui deviendra adulte plus tard. A ce titre, la pochette de cet EP ravivera de bien douloureux souvenirs à tous ceux qui n’ayant jamais été « cool » à l’école ont trouvé refuge dans la musique ou la lecture. Le lillois JNEB en a fait certainement partie, lui qui a choisi d’intitulé son nouvel EP « Enfance v(i)olée », également le titre d’une chanson aux paroles émouvantes. Musicalement, le JNEB BAND pratique un mélange entre guitares punk et rythmiques métal. La formation est à la fois réduite et originale : deux guitares et deux trombones. Pas de batterie ni de basse. Les cuivres apportent un contrepoint intéressant au son saturé des guitares. L’EP s’offre également quelques détours bienvenus : les nappes électro au début d’ «Il faut être pris pour être prisonnier » alors que le piano en ouverture d’ « Histoires courtes » apporte une ouverture inattendue vers le jazz. Quand il ne s’attarde pas sur ces blessures intimes, JNEB revendique et s’engage portant un regard acéré sur la société qui nous entoure. Textes scandés et engagés, JNEB prolonge une longue tradition punk de chez nous entamée par Métal Urbain il y a fort longtemps. Hélas, les paroles se perdent parfois dans une grossièreté un peu facile (« Ca pue la merde ») qui, à mon sens, décrédibilise un peu l’acuité du propos. Cette petite réserve mis à part, l’EP ravira tous les fans du genre.

www.myspace.com/jnebband

dimanche 5 juin 2011

The Barettes


Les Barettes sont un duo composé de Johannah Cantwell et Laura Woody, deux jeunes américaines installées à Paris. Je les ai rencontrées complètement par hasard, un jour pendant la pause déjeuner alors qu’elles répétaient dans le jardin des Tuileries. Deux jolies jeunes filles jouant de la guitare acoustique, j’ai eu l’espace d’un instant d’être arrivé au Paradis… Aussi, j’ai pris mon courage à deux mains, je suis un peu timide dans la vraie vie, et je suis allé me présenter. Et j’ai franchement bien fait, car sans cela je n’aurais jamais découvert cet excellent EP de cinq titres. Car au-delà de l’anecdote rigolote, c’est bien de musique dont il est question ici, et de musique de grande qualité qui plus est. Un seul coup d’œil sur la pochette suffit pour le deviner, les Barettes puise leur inspiration dans les années 60, mélangeant la pop des girls group (pour les voix) et la soul motown (pour les rythmes). Les harmonies vocales, toutes deux sont d’excellentes chanteuses dont les voix se marient à merveille, rappellent à la fois les Beach Boys ou les Mamas & Papas alors qu’un motif de sitar (« Keep on driving ») nous ramène en plein trip psychédélique. L’intro au piano de « Swin on boys » réveille le fantôme des Beatles et « Socket song », d’inspiration Monkees, est probablement la composition la plus attachante du lot, grâce à une craquante ligne de clavier vintage et un numéro vocal de haute volée. Au-delà du revival séduisant, c’est tout un imaginaire pop californien 60s qui débarque en ville. Rétro et attachant. Vivement un album !

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ALB : « I beg for a summer »


En préambule à son deuxième album, trois ans après le premier intitulé « Mange Disque », le rémois Clement Daquin a.k.a ALB est de retour avec ce nouvel EP. Ces quatre titres mettent en valeur le savoir-faire mélodique et la diversité des influences d’ALB. Influences qu’il faut aussi bien chercher dans les grands classiques des 60s, Beatles et Beach Boys en tête (« Never miss you ») que dans la chip music, cette musique inspirée par les jeux vidéos des années 80, sur le premier single « Golden Chains » (avec The Shoes en guest). Avec en prime quelques détours du côté de la new-wave (« Brand new start »), c’est finalement quarante années de pop music qui est ici revisitée, parfois même au sein d’un seul titre (« Show me your love »). Un univers qui paraît de prime abord assez attachant mais en attente de confirmation sur la longueur d’un LP.

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SORTIE LE 6 JUIN 2011

samedi 4 juin 2011

Meltones : Nearly Colored


On avait déjà repéré les Meltones (voir mes messages des 10 et 16 janvier 2011) grâce à un excellent EP sorti en fin d’année dernière. Tous les espoirs placés en eux trouvent leurs consécrations dans ce premier album « Nearly Colored », véritable petit exploit en soi. A la base nous avons en les Meltones, quatre jeunes gens, la vingtaine environ, fans des grands classiques, Beatles, Led Zeppelin, Pink Floyd, mais aussi du son des années 90, de Supergrass ou d’Oasis. Grâce à la paire formée par Philippe Zdar et Florent Livet, les Meltones ont trouvé les producteurs idoines. Ces derniers ont effectué un travail d’orfèvre pour mettre en valeur les mélodies composées par le groupe sans dénaturer ni le son ni les racines rock de la chose. En gros, les claviers vintage (la touche french touch de Zdar ?) rajoutés ça et là sont toujours forts à propos. Ni trop puissants, ni trop faibles, juste ce qu’il faut pour mettre en valeur les chansons sans jamais virer dans une complaisance pop propre à propulser le groupe dans un star-système qui ne demande qu’à les broyer. Extrêmement bien produit mais jamais aseptisé, il en résulte un album qui lâche parfois les chevaux dans une cavalcade de guitares échevelées (« Don’t stop breathing », « Out & Inside » la très attachante et accrocheuse « Dear Leader ») mais qui sait également décrocher quelques flèches pop et mélodiques propres à faire fondre les cœurs, fussent-ils de pierre : « Audrey » ou les petits bijoux pop « Secret rules » et "Outer Space", qui comptent parmi les meilleures du lot. Enfin, les Meltones sont également ambitieux, les sept minutes trippantes sous influence Pink Floyd d’ « I don’t live today » prouvent qu’ils sont capable de sortir d’un format de trois minutes où l’efficacité prime. Un excellent album, tellement réussi qu’il va probablement vous accompagner tout l’été pendant vos ballades sur la plage.

SORTIE LE 6 JUIN 2011.

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En concert le 17 juin à la Plage Glazart.

vendredi 3 juin 2011

Rafale, La Flèche d’or, 2 juin 2011.



Quelques jours avant la sortie, physique, de son excellent album « Obsessions » (voir mon post du 15 avril 2011), prévue pour la semaine prochaine, Rafale a fêté avec brio l’évènement sur la scène de la flèche d’or. Il est un peu plus de 23 heures lorsque le trio composé du batteur Franck Richard, du bassiste Marc Aumont et du clavier Julien Henry prend possession de la scène. On s’est doutait un peu vu l’intensité de l’album, mais c’est une véritable claque qui frappe alors le public (assez clairsemé pont de l’ascension oblige) présent. Une prestation incendiaire qui commence assez calmement avant que le trio ne monte en pression suivant la scansion délirante du batteur Franck Richard qui imprime un rythme nu-disco implacable : précision clinique et force de frappe impressionnante. Aussi statique qu’un membre de Kraftwerk, Marc Aumont et sa basse en rajoute encore, jouant des lignes quasi-martiales avec une puissance énorme. S’agitant derrière ses claviers, Julien Henry, balance des couches et des couches glacées de son qui se superposent les unes par-dessus les autres formant un magma sonore planant. Tout cela avant que la section rythmique n’explose tout atteignant un état de transe jouissive. Le Kraftwerk de « The Man Machine » mais aussi Depeche Mode, époque « Exciter » ne sont finalement pas si loin. Une rafale sonore qui emporte tout sur son passage.

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Paul Personne + A l’ouest : « Face A »


Après plus de trente ans de carrière, Paul Personne est le genre de musicien à qui on ne la fait plus. Doté d’une paire de mains très sures, Paul sait ce qu’il a envie de jouer et se contente de faire ce qu’il aime. Et il a bien raison, car de tous les mouvements qui agitent le rock français, il est fort probable que c’est son style blues/rock à l’ancienne qui vieillira le mieux et c’est probablement ses albums à lui qu’on réécoutera encore dans dix ans. En gros, on aime Paul Personne comme on aime AC/DC, et on a surtout pas envie que cela change, ne parlez pas de malheur ! Pour ce nouvel opus, Personne s’est entouré de l’excellent trio normand A l’ouest dans une démarche qui rappelle Neil Young quand ce dernier s’est acoquiné avec Crazy Horse ou Pearl Jam. S’il s’agit de leur premier effort discographique en commun, les deux parties se connaissent bien, ayant souvent eu l’occasion de jammer ensemble sur scène, lors de concerts en commun où A l’ouest assurait la première partie. D’un strict point de vue musical, ce nouveau disque est en tout point conforme à la réputation de Paul Personne, du rock, du blues et un soupçon de folk. Et des guitares ! Beaucoup de guitares, qu’elles soient électriques ou acoustiques pour autant de solis. D’autant qu’en la matière Anthony Bellanger d’A l’ouest est loin d’être manchot, ce qui donne lieu à des joutes épiques (« Qui t’aime vraiment ? »). Pas fondamentalement original, c'est vrai, mais joué avec amour. A noter également un héritage venu des musiques Noires, les percussions rappellent Curtis Mayfield et apportent un léger piment groove soul/funk à l’ensemble, quant à la wha-wha de Paul, et bien elle est aussi efficace que celle du Dieu Jimi. Parmi les plus belles réussites notons l’instrumental « To a friend », le blues pour ce regretté Calvin Russell. Comme pour son diptyque « Coup de blues » / « Demain il fera beau », ce nouvel album est double et bénéficie d’une sortie en deux temps. Après cette excellente face A, la face B sera disponible à l’automne.

www.paulpersonne.com

www.myspace.com/alouestleband


jeudi 2 juin 2011

Lyre le temps : « Lady Swing »



Lyre le temps est un trio français qui, comme son nom ne l’indique pas, chante exclusivement en anglais. Composé d’Amorphe, Ry’m et Seconde, ce nouveau groupe fait sensation avec son premier album « Lady Swing ». « Lady Swing », tout est dans le titre et tout dans ce groupe part du swing et d’influences jazz qu’ils dynamitent à grand coups de rythmiques électro et de phrasé hip-hop. Et même un soupçon de rock, sans utiliser une seule note de guitare, le temps d’ « Against the grain ». Ce qui donne quelques belles réussites qui parsèment le disque : « Go down » où un flow rap rencontre une très belle ligne de contrebasse ou bien la très roots « Jazzy degree », à base de piano, trompettes et la magnifique voix, étrangement féminine, du chanteur. Lyre le temps livre ici un très bel album, le point de rencontre entre respect de la tradition et modernité.


http://www.lyreletemps.com/


www.myspace.com/lyreletemps


EN CONCERT LE 9 JUIN A LA MACHINE DU MOULIN ROUGE


mercredi 1 juin 2011

Miro and the 2 Pigeons : « Roader »


C’est un bien intriguant album que nous livre ici Miro. Accompagné par le groupe italien The 2 Pigeons, Miro nous livre un exercice d’équilibriste, donc potentiellement casse-gueule, où son songwriting nourri à la source du rock et de la chanson se mélange à des arrangements électronica à base de claviers vintage. Le tout sur un mode low-fi assumé : boîtes à rythmes, parfois rudimentaires, synthés cheap (« La planète se connecte ») et effets sur la voix. Une trompette égarée apporte une note jazzy « Allume-moi II » alors que l’intro au clavier de « Indomptable » rappelle Supertramp. Mi chanté, mi parlé, avec un phrasé toujours langoureux, l’album découvre aussi une légère facette blues dans l’utilisation des guitares, "Mon revolver", ou des rythmiques funky 80s, « La boîte à gants ». Un effort difficile à cerner donc qui ne ressemble à rien où à tout en même temps, c’est selon. Attention toutefois, les cocktails ne sont pas forcément digestes…

www.miromaispasourd.com

www.myspace.com/miromaispasourd