mercredi 21 juillet 2010

Nada Surf, La Maroquinerie, 19 juillet 2010


La chronique du jour commence par une affirmation de Matthew Caws, le chanteur de Nada Surf, dans son français parfait (comme toujours) : « Après toutes ces années de tournées, il est assez rare pour nous de jouer dans une salle en forme de bol. Ce qui est très cool, on peut voir tout le monde. ». Ce qui amène à la question suivante, pourquoi la Maroquinerie a-t-elle une forme de bol ? Donc plutôt que d’entrer de vif du sujet de suite, j’ai envie aujourd’hui de commence par une petite histoire, celle de la Maroquinerie… Avant d’être une salle de concert l’endroit a été, comme son nom l’indique, une maroquinerie. Qui a été bombardée pendant la seconde guerre mondiale. La salle est construite, en sous-sol, dans le cratère qui a été laissé par l’obus. Ce qui répond à la question du début quant à la forme « en bol » de cet « endroit très cool, très rock n’roll » (dixit Daniel le bassiste). Il est vrai que c’est sympa La Maroquinerie. Les colonnes de briques rouges dans le fond de la scène, lui donne une petite touche new-yorkaise du meilleur aloi. Alors quand on a un groupe qui assure en plus (ce qui est souvent le cas, la programmation est top) comme le trio (new-yorkais tiens, tiens) Nada Surf sur scène, ça devient une sorte de petit shangri-la (le paradis sur terre). Le trio est ce soir complété par un quatrième membre, le multi- instrumentiste / factotum, Martin Wink, membre de Calexico de son état. Ce dernier apporte une contribution intéressante à ses compagnons de jeu du soir grâce à l’utilisation d’instruments plutôt rares pour ce groupe, l’excellent solo de trompette sur « 80 windows » par exemple, salué par une belle ovation du public. Comme toujours le groupe trouve la bonne balance entre mélancolie (« See This Bones », « Always love », « Inside of love ») et énergie (« The way you wear your head », « Blankest year », « Popular », « Do it again ») piochant principalement dans le répertoire des albums « Let go » et « The weight is a gift ». Côté originalité, pour ce concert français, Nada Surf nous a gratifié du « Bye Bye Beauté » de Coralie Clément (également présente sur le dernier disque de reprises du groupe) et de « I like what you say », titre assez rare en concert et pourtant pas si ancien que cela (l'album "Lucky" en 2008). Quelques reprises aussi du dernier disque : « Enjoy the silence », « Love goes on », « Love and danger ». Une fois de plus on s’extasie sur le jeu du batteur Ira Elliott qui, contrairement à certains de ses confrères, ne fait pas forcément le show mais assure : puissant, carré, simple et efficace ! Super boulot ! Le public a particulièrement apprécié (et l’a bruyamment fait savoir) le final en roue libre de « Blankest year » où le groupe, surfant sur une vague euphorique, a prolongé la chanson répétant le refrain à l’envie, personne n’ayant vraiment envie que cet excellent concert se termine ; le bassiste Daniel Lorca finissant même dans la fosse au milieu du public. On peut donc l’affirmer haut et fort, un concert de Nada Surf c’est toujours l’assurance de passer une agréable soirée.
www.myspace.com/nadasurf
http://www.nadasurf.com/

Aucun commentaire: