dimanche 8 novembre 2009

The Dynamites featuring Charles Walker


La belle histoire des Dynamites c’est surtout celle de leur chanteur Charles Walker. Celle d’un destin forçant le succès, d’une revanche sur le sort prise le tard. En quelque sorte un pendant masculin de Candi Staton ou Bettye LaVette. Originaire de Memphis, Tennessee, Charles Walker commence sa carrière de chanteur à la fin des années 50. Il peut vivre de l’intérieur les succès –et les revers aussi- du label Stax, avant de déménager à New York où il prend ses quartiers à l’Apollo Theater et au Small’s Paradise. Tout en restant à la marge, un outsider auquel le succès et la célébrité se refusent. N’importe qui d’autre aurait lâché l’affaire. Mais pas Charles Walker qui fait montre d’une pugnacité sans pareille. Des années, des décennies plus tard, son chemin croise celui de Leo Black, se dernier guitariste et tête pensante du groupe soul-funk de Memphis The Dynamites. Ces derniers, tout comme Walker, végètent dans leur coin et décident d’unir leurs forces. Leo Black voit en Charles Walker la pierre angulaire de l’édifice, celle sans laquelle tout s’écroule : une Voix tout d’abord et ensuite le vécu indispensable pour chanter la soul de manière crédible. Un premier album « Kaboom ! » sort en 2007. D’emblée l’album se place sur le terrain d’une soul sudiste aussi explosive que le patronyme du groupe le laisse supposer : Kaboom ! fait la stéréo à peine le disque posé. Le groupe, composé de neuf membres avec cuivres, orgue et percussions fait feu de tout bois, toutes les ruses sont bonnes pour allumer la mèche. Parfois le groupe s’autorise quelques pas du côté de la soul de « dig deeper » ou du blues, l’étouffant de « way down south ». Le reste de l’album pratique une soul funk aussi dansante qu’efficace : « What’s it gonna be ? », « Come on in », « Can you feel it ? ». Evidemment dans ce contexte, la voix de Charles Walker fait, enfin, des merveilles. Comme l’affirme le dernier titre « Killin’ it » les Dynamites ont bien tué l’affaire. Toute résistance est inutile.

BURN IT DOWN

Deux ans après un, très encourageant, premier album, The Dynamites sort son second opus « Burn it down ». N’ayant jamais les Dynamites en concert, c’est pourtant en live, sur Canal +, que je les ai découverts. Et la scène est probablement leur terrain d’expression privilégié. Charles Walker, en costume blanc et cravate, dégage une classe folle. En studio, hélas, les choses sont beaucoup moins évidentes pour le groupe. Les musiciens sont toujours aussi bons et efficaces. Le problème est ailleurs, un peu comme une panne d’inspiration. Ce nouvel opus est à la fois la suite et un copié/collé du premier. Des plans de guitare, aux breaks de batteries en passant par les cuivres péchus, tout est bon mais déjà entendu. Et le groupe de tomber dans une sorte de mécanique répétitive. « Ah quoi bon ? » se demande alors l’auditeur. C’est le revers de la médaille. Depuis quelques années la soul « classique » est en plein revival, cette page s’en fait régulièrement l’écho, les sorties, les découvertes sont légions. C’est logique, les déceptions sont plus nombreuses aussi. C’est dommage pour Charles Walker, vocaliste d’exception, qui mérite bien ce bout de gloire qui enfin s’offre à lui. Même si l’album est un tantinet décevant, il mérite d’être écouté. Car même en panne de songwriting, les Dynamites sont mille fois plus honnêtes et intéressants qu’un pathétique et racoleur Seal.
http://www.thedynamites.net/
www.myspace.com/thedynamitesband








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