vendredi 17 avril 2009

Electrochoc Party : Mashins + Silent + Bassdrum, La Scène Bastille, 16 avril 2009.


C’est, hélas, devant une salle au trois-quarts vide que s’est tenue hier soir l’Electrochoc Party, soirée ayant pour but de mettre en exergue la nouvelle scène rock française dans ses formes les plus diverses.

On commence donc avec le trio parisien Mashins (prononcez Machine). Parisien la précision est importante car tout chez eux rappelle la perfide Albion, jusqu’au faux accent cockney du chanteur. Leur musique est assez léchée. Pop/rock d’assez bonne facture même si le résultat est assez prévisible. Les samplers et autres séquenceurs leur permettent néanmoins de créer une texture sonore assez originale dépassant le cadre conventionnel basse/guitare/batterie. Cela rappelle un peu Suede et la scène brit-pop des années 90. La voix du chanteur a des intonations à la Brett Anderson (Suede) et Morrissey (The Smiths) qu’il a visiblement beaucoup écouté. Ils ont eu un grand moment de solitude quand le guitariste a cassé une corde et qu’ils ne savaient pas quoi faire pour combler. Comme ils le font remarquer, on se croirait dans un studio de répétition…

Vint ensuite le duo électro Silent, et si électrochoc il y a eu, il est bien venu de ce groupe là. Comme à leur habitude, ils commencent leur set avec une espèce de grondement sourd avant que tout n’explose. fK, le préposé aux machines, tourne sur lui-même comme un boxeur autiste. Il est visiblement parti, ailleurs, à fond dans son trip, vit la musique avec une intensité folle. Nico, le batteur, lui est toujours impeccable derrière ses fûts. Comparé au concert précédent à la Mécanique Ondulatoire, le résultat est encore meilleur. Une grande scène, une sono nickel, cela change beaucoup de choses. D’autant plus que cette fois-ci le bassiste/contrebassiste 51 cents, assure la quasi-totalité du set. C’est un plus indéniable. Les fondations rythmiques du groupe se retrouvent solidifiées. Cela rajoute du groove et du swing à leur musique. C’est bien le truc avec Silent, ces types sont en train d’inventer le groove du 21ème siècle. Ils sont aussi en train de trouver leur voie. Leur album/coffret « Listen » les voyait toucher à différents styles, hésiter entre différentes directions. Il me semble qu’ils ont désormais opté pour un rock/groove synthétique avec quelques touches hip-hop. Et comme leur jeu de scène est toujours aussi expansif (en particulier fK), on passe un excellent moment en leur compagnie.

Et on termine enfin avec le trio nantais Bassdrum, qui porte assez mal son nom puisqu’ils jouent avec une boîte à rythme. Autant l’avouer tout de suite, ce n’a pas été mon groupe préféré de la soirée (désolé). Ils ont adopté une démarche assez agressive comme une sorte de croisement entre des assauts punk et électro, voire même techno par moments. La basse est saturée d’effets au point de sonner comme une guitare. L’autre mec alterne entre la guitare et des machines pleines de diodes qui clignotent. La chanteuse a une très jolie voix, assez mélodique et joue de temps en temps sur un clavier vintage, une sorte de répit après la tempête.

Et voilà c’est ainsi que c’est terminé cette Electrochoc Party qui nous a permis de découvrir trois groupes et autant d’univers différents mais qui ont tous en commun cette énergie binaire. C’est juste dommage qu’il n’y ait pas eu plus de monde pour en profiter…
www.myspace.com/mashins
http://www.soundofsilent.com/
www.myspace.com/bassdrum909

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