vendredi 14 novembre 2008

TAG MUSICAL

Le tag, c’est un petit jeu entre blogueurs. Cela consiste en une série de questions à laquelle il faut répondre le plus honnêtement possible, le but étant de mieux se connaître. Le dernier tag en date qui vient fatalement de me tomber dessus est simple (encore que) : décrire sa personnalité en cinq chansons. C’est assez difficile. Déjà, premièrement si on joue le jeu suivant les règles, on a comme l’impression de se retrouver tout nu en public. Ensuite, cinq chansons c’est peu. Une goutte d’eau dans l’océan du jukebox qui me fait office de cerveau. Des playlists, je pourrais en rédiger 400 en expliquant le pourquoi du comment de chaque note et comment elle me touche, mais soyons honnête, cela ferait chier tout le monde. Donc, après une intense réflexion, j’en suis arrivé à la playlist suivante qui n’est évidemment en rien définitive. Reposez-moi la question dans six mois et il n’est pas improbable que vous vous retrouviez avec une sélection goth/new wave. Disons qu’elle est circonstancielle et correspond surtout à mon humeur du moment. Les absences sont criantes, pas de Beatles, Stones, Hendrix, Led Zeppelin, Cure, Neil Young, Creedence Clearwater Revival… Ensuite, autant l’avouer de suite, cinq chansons je n’y suis pas arrivé, il y en aura donc sept. Puisque Saab a triché, eh bien moi aussi je fais pareil et c’est de sa faute après tout, na ! Te fâche pas Saab, je plaisante… Donc voilà à quoi cela ressemble :

Sparklehorse : « Wish you were here » (Pink Floyd cover)
Tous les musiciens vous le diront, il y en a nous une chanson, LA chanson. Celle qui a provoqué le déclic, l’étincelle qui déclenche l’incendie. On appelle cela l’effet papillon, quand les vibrations émises par un battement d’aile de papillon ont pour conséquence un tsunami à l’autre bout de la planète. Le truc que l’on aurait été fier d’écrire. Moi, c’est un titre de Pink Floyd « Wish you were here » que l’on peut traduire par : « j’aimerai que tu sois là ». Par ce que la perte d’un être cher est une blessure qui ne cicatrise jamais tout à fait même si l’on saigne moins au fil du temps. Et l’on a parfois cette pensée, ces paroles suspendues au dessus du vide : « putain j’aimerai tellement que tu sois là », « I wish you were here »…

Je vous propose ici la version, moins connue, du groupe Sparklehorse encore plus mélancolique que l’original et si vous n’êtes pas bouleversé, c’est que vous avez un cœur de pierre…


Minnie Ripperton : « Inside my love »
Je suis un grand amateur de Voix, de chanteuses notamment. Et avec Minnie Ripperton, niveau Voix on est servi. C’est bien simple elle était incroyable et avait cette capacité à monter très haut dans les aigus, sa voix couvrait cinq octaves. Si quelqu’un était né pour chanter, c’était elle. Après des années passées dans les coulisses de la Motown, notamment auprès de Leon Ware et de Stevie Wonder (qui l’avait prise sous son aile), elle a enfin pu enregistrer en solo. Elle s’est, hélas, éteinte en 1979, emportée par un cancer, sans avoir, à mon sens, enregistré ce chef d’œuvre qu’elle portait pourtant en elle. Il nous reste malgré tout de nombreuses pépites, comme ce « Inside my love ». Comment tu fais Minnie ? C’est quoi ton secret ? Evidemment si je l’ai choisi, c’est par ce qu’il y a une fille qui se cache derrière tout ça à laquelle je pense quand je l’écoute. La première à qui j’ai dit que je l’aimais. C’est terrifiant et difficile d’avouer ses sentiments à l’autre. Mais c’est une satisfaction quand on y arrive.


Bettye LaVette : « Joy »
Bettye LaVette a passé des années, des décennies même, à chanter dans des bouges tous plus sordides les uns que les autres. Pour l’avoir vu en concert (deux fois), je peux l’affirmer cette Femme c’est une force de la nature. C’est à la force de ses cordes vocales qu’elle s’est fait sa place, toute relative car elle surtout connue des spécialistes, au soleil. Donc c’est un peu tout cela que l’on entend ici, sur une trame blues classique, le « joy » du titre faisant référence à sa simple joie de chanter. Moralité de l’histoire : ne jamais lâcher l’affaire.


Leon Russell : « A song for you »
Le chanteur/pianiste/guitariste Leon Russell est un musicien virtuose et ce, en dépit d’une paralysie partielle de la main. Avant de sortir son premier album solo, d’où est extraite ce « A song for you », Russell, natif de l’Oklahoma, a beaucoup écrit, composé et produit pour d’autres plus connus que lui, comme Joe Cocker, livrant tubes et succès clés en mains. « I love you for my life, you are a friend of mine, and when my life is over, remember when we where together ». Voilà tout est dit, vous êtes mes amis et je vous aime même si je ne suis pas toujours très disponible vu que je m’investis beaucoup dans la musique. J’ai toujours essayé d’être là quand vous aviez besoin de moi.


Buddy Miles : « Them Changes »
Chaque fois que je là réécoute, je revois Amsterdam, les vacances avec mon pote et le tas d’herbe sur la table de la chambre d’hôtel. C’était notre remake, version cannabis, de Scarface, cette fameuse scène où Al Pacino tombe la tête la première dans une montagne de coke. On roulait les spliffs (j’étais doué pour la chose à l’époque) avec toujours en fond sonore cette chanson que l’on écoutait à plein volume. Seulement voilà, le temps passe et ce fameux pote et moi on ne se parle plus depuis trois ans après une embrouille de thune et pourtant on en a partagé des fous rires, des voyages, des musiques, des parties de baby foot ou de billard. Mais le plus triste dans l’histoire, c’est que depuis Buddy Miles nous a quitté, un peu plus tôt cette année.


Curtis Mayfield : « Billy Jack »
Le chanteur/guitariste Curtis Mayfield est un géant de la soul de Chicago au destin tragique. En 1990, lors d’un concert à Brooklyn une rampe avec projecteurs s’écroule sur la scène. Curtis ne s’en relèvera pas et passera les dernières années de sa vie cloué dans un fauteuil roulant, tétraplégique, et incapable de jouer. Il jettera ses dernières forces dans l’enregistrement d’un ultime album « New world order » et décédera peu de temps après la sortie de ce dernier. « Billy Jack » n’est pas extraite de ce disque mais de « There’s no place like America today », sorti en 1975 époque à laquelle il est au sommet de son art. Rythme ternaire, guitare wha-wha, percussions et cuivres, aucun élément ne manque pour faire de cette chanson un grand moment. Comme toujours avec Curtis, le message social est présent. Ici, la difficulté qu’il y a parfois à assumer ses origines et celle de « s’élever » au dessus de son environnement. Le choix n’est pas innocent alors qu’Obama vient d’être élu Président des Etats-Unis. « I have a dream » et aujourd’hui il se réalise, Curtis aurait été heureux. Quant à moi, je l’écoute souvent le matin en me préparant pour aller travailler. J’y trouve du courage et de la force pour affronter la journée.


Suprême NTM : « Tout n’est pas si facile »
Tout simplement parce qu’au fil du temps, je constate avec dépit et amertume que je comprends de mieux en mieux le sens des paroles :
« Tout n’est pas si facile
Tout ne tient qu’à un fil
Les destins se séparent
L’amitié c’est fragile ».

2 commentaires:

saab a dit…

Des choix musicaux parfaits et puis tu as le droit de tricher ;-) je tombe à genoux devante Minnie et Curtis Mayfield et cette reprise de Sparklehorse est absolument divine ! Extraordinaire !

My Head is a Jukebox a dit…

Comme je te comprends ! Sparklehorse ils ont vraiment transcendé le morceau qui était déjà pas mal à la base. Minnie, c'était une voix extraordinaire et ça rend sa disparition encore plus triste. Curtis, je bloque tellement sur cette chanson que ça oculte un peu le reste du disque qui est pourtant vraiment bien. Enfin bon je suis content que cela te plaise !