lundi 30 avril 2007

The John Butler Trio : Grand National

Quatrième album studio pour le trio australien, également auteur de deux albums live, qui a pour l’occasion convoqué le productueur Mario Caldato Jr, membre éminent de la galaxie Beastie Boys. Le trio mélange folk, reggae, blues et country sur lesquels se greffe un flot hip hop. John Butler, guitariste virtuose, possède un son des plus personnels. Il joue, sans médiator, exclusivement sur des guitares folk ou électro-acoustique, parfois 12 cordes, reliées à une tonne de pédales d’effets et branchées sur un ampli. D’où ce son inimitable chaud et boisé et cette wha-wha unique. Pour cet album Butler a également investi dans de nouveaux instruments l’harmonica et le ukulele auxquels s’ajoute le digiredoo (instrument typique du folklore australien) le lap-steel et le banjo. Le batteur Michael Barker est également à l’avenant et use de percussions diverses et autres shakers. Un joueur de tablas est également convoqué en renfort. Le bassiste Shannon Birchall joue parfois électrique parfois de la contrebasse acoustique au son jazzy (« Good Excuse »). Il en ressort ce groove inimitable et irrésistible. Au service de bonnes chansons « Used to get High », « Better Than » et « Daniella » ne sont que quelques exemples. Parfois Butler sait se faire plus doux, Caroline est une jolie ballade agrémentée de cordes. Tout cela me rappelle un Ben Harper au sommet de sa forme, plus roots et débarrassé des effets FM. Un excellent trio à savourer en live l’automne prochain à l’Olympia.

dimanche 29 avril 2007

Chris Isaak, palais des congrès, 28 avril 2007


Bien qu’assez éloigné de l’encens qui brûle dans Haight Street, Chris Isaak est, depuis 1985, une figure marquante de la scène musicale de San Francisco. Chris Isaak c’est plutôt la plage, un certain éden/idéal Californien, du glamour dans les vagues et sous les palmiers, une Californie qui n’existe plus, hélas, que dans son imaginaire. Ca fait plus de deux ans que je n’ai pas revu San Francisco, mais ce soir San Francisco vient à moi. Chris Isaak est en tournée en France pour la première fois depuis 1995.

Le palais des congrès est un grand amphithéâtre sans âme ni personnalité perdu au milieu d’un centre commercial. Ah ça, j’adorerai voir Chris au great american music hall de San Francisco. Après une impeccable première partie assurée en solo par Peter Van Poel, fraîchement converti aux vertus de l’acoustique à des années lumières d’AS DRAGON, les choses sérieuses commencent.

Chris et son groupe font leur entrée sur scène sur une bande son qui me rappelle James Bond. Ils sont six : basse, batterie, percussions, claviers et un guitariste supplémentaire en sus d’Isaak qui déboule vêtu d’un costume noir incrusté de diamants. A peine le premier titre « let me down easy » terminé, Isaak s’empare d’un micro sans fil et tout en chantant en italien, grimpe tout en haut des gradins. Lorsqu’il passe devant nous, ma voisine, probablement américaine manque de s’évanouir en poussant un « my god » venu du fond du cœur. En redescendant vers la scène Isaak étreint une spectatrice au bord de l’évanouissement et lui chuchote : « Je vis dans un bus avec d’autres hommes. C’est dur pour moi de rencontrer des femmes (tu te fous de la gueule de qui là Chris ?). Je reviendrai… ». Il a de l’humour cet homme là, revenu sur scène : « Je vais avoir des bleus tellement il y a de gens qui m’ont pincé les fesses ! ». Quelque instants plus tard Chris armé de sa superbe gretsh blanche repique un sprint, tout en jouant, vers les gradins. Puis suivra une course poursuite avec le deuxième guitariste sur toute la longueur de la scène. Isaak s’exclame : « Everybody get up. Let’s rock n’roll ». Le public s’exécute. Tout cela sent le show bien rôdé à l’américaine mais il y a de la vie. Et je crois que le groupe est sincère quand il se donne autant de mal pour créer une proximité avec l’audience. Musicalement ça assure, le tube « Wicked game » fait toujours son petit effet. Hershel Yakovitz, le deuxième guitariste, possède une belle collection de stratocasters. Fin de la première partie, l’organiste assure l’intérim avec un long solo le temps que les roadies préparent la scène pour la suite.

Et là on touche au sublime.

Chris revient seul et s’installe sur un tabouret et attaque « Waiting » seul à l’acoustique. Puis les quatre musiciens sont alignés sur le devant de la scène. Le batteur Kenney Dale Johnson joue sur une simple caisse claire avec des balais (les baguettes de jazz). A sa droite, Rowland Salley le bassiste est équipé d’une basse acoustique. Chris et Hershel (qui par moments joue en slide) ont des guitares sèches. Le clavier et le percussionniste, cubain, restent dans le fond de la scène. Ils commencent par un medley extrait de l’album « San Francisco Days » : « Except the new girl/can’t do a thing/two hearts ». Isaak confie : « On a une setlist mais on s’est perdus en cours de route. On rentre chez nous demain, on veut juste faire la fête ». Yeah man, that’s the spirit ! Puis viendra le superbe « dancin’ ». La musicalité atteint ici des sommets. Pas mégalo, Chris laissera, le temps d’un titre, la vedette à Kenney, qui chantera le blues. Isaak : « On joue ensemble depuis longtemps. Je n’ai pas toujours eu des costumes scintillants. On a joué dans beaucoup des bars, des magasins de chaussures, des prisons ». Puis viendra un hommage au grand Roy Orbinson « qui nous a beaucoup aidés au début » avec la reprise de « Only the lonely », déjà présente sur l’album « Baja Sessions ». L’interlude unplugged terminé, le groupe reprendra ses guitares électriques. Et attaquera le boogie rageur « Baby did a bad bad thing » puis « San Francisco Days » et là ça y est, dans ma tête, je suis sur l’embarcadero et l’odeur salée des embruns me monte au nez. Le show est fini, Chris salue la foule soulevant sa guitare au dos de laquelle est inscrit « Thanks a lot ». Après les rappels et un excellent virato de guitare sur "Blue Hotel", on aura la chance de rencontrer Chris pour une séance de dédicace. Chris en jeans et bras de chemises, la Rolex au poignet me serre la main. La poignée de main est franche, le regard droit. Je sens de suite que c’est un mec réglo. What a stand up guy !

mercredi 25 avril 2007

BOB DYLAN, Palais Omnisport de Paris Bercy, 23 avril 2007.


A l’instar de certains jazzmen, Dylan n’a jamais interprété deux fois la même chanson de la même façon. J’exagère à peine. Et là, le blogueur est bien emmerdé, car il ne sait pas de quoi il va vous parler ! C’est ce soir mon cinquième concert de Dylan et comme d’habitude, le petit jeu consiste à reconnaître les chansons, bien souvent grâce aux paroles.

Bercy est ce soir dans une configuration que je ne connaissais pas, il n’y a pas de places debout, même la fosse est équipée de fauteuils et de strapontins numérotés. Les gradins sont clairsemés ce soir, en fait le public se ramène lorsque le concert commence. Donc pendant une demi-heure le public tâtonne dans l’obscurité, cherche sa place, la placeuse demande son pourboire et tout ce petit monde obstrue la vue de ceux qui étaient là à l’heure. Et pendant tout ce temps, Dylan chante. C’est très pénible.

Une voix off se fait entendre : «…bla bla bla please welcome Columbia recording artist Bob Dylan ». Dylan et son groupe font alors leur entrée en scène. Le backing band se compose de cinq membres, tous vêtus de costumes gris/bleus et de chapeaux assortis. Deux guitaristes, le bassiste, le batteur et le dernier musicien qui alterne entre violon et pedal-steel guitar. Bob est lui en costume noir avec un panama blanc. Pour la première fois depuis longtemps il joue de la guitare, une stratocater, sur scène avant de passer au clavier pour tout le reste du show. Musicalement, on est dans une veine country / rock n’roll bien loin du folk des débuts. Le concert a à peine commencé depuis plus de trois quarts d’heure lorsque les lumières se rallument et le groupe quitte la scène. La clameur commence à s’élever dans les tribunes : « REMBOURSEZ, REMBOURSEZ !!! ». En fait un message rassurant s’affiche sur l’écran au dessus de la fosse : « ENTRACTE 20 MINUTES ». Ouf. On a à peine vu la moitié du show. Quand le concert recommence c’est de nouveau le même cirque : « Vous vous êtes trompés, vous êtes à ma place… ». C’est d’un chiant je vous dis !

dimanche 22 avril 2007

Dan O'Neil

Il s'appelait Dan O'Neil et ce nom ne vous dit probablement rien. Il est l'une des victimes de l'épouvantable fusillade sur le campus de Virginia Tech. Vous pouvez écouter ses chansons sur son site sur le lien suivant :

http://www.residenthippy.com/

Rest in peace.

samedi 21 avril 2007

Pamela Hute, La Flèche d’Or, 20 avril 2007.

La flèche d’or est une ancienne gare reconvertie en salle de concert. Au plafond est suspendu une locomotive. La scène est de forme arrondie et est encadrée comme un tableau. Le bar, circulaire, se trouve au milieu de la fosse et derrière ce dernier, un espace lounge avec des canapés capitonnés. La salle de restaurant, étroite comme un couloir, à droite de la scène est équipée de tables basses et de fauteuils rouges il y a une grande baie vitrée à travers laquelle on voit l’ancienne voie ferrée. Et les toilettes, mon Dieu, comment vous dire, vous ne connaissez rien à la vie tant que vous n’êtes pas allés faire pipi à la flèche d’or. Les murs en parpaings bruts sont tagués à la bombe dans tous les sens. Très rock n’roll, j’aime beaucoup. L’endroit a longtemps eu la mauvaise réputation d’être une plaque tournante du trafic de drogue. Mauvaise réputation qui a atteint son paroxysme lorsqu’un soir un type a été retrouvé mort, poignardé, dans la rue de Bagnolet, juste en face de l’entrée, ce qui a entraîné la fermeture de la flèche d’or pendant de longs mois. La salle a rouvert depuis presque deux ans, repris en main par une nouvelle équipe de passionnés et une programmation musicale assez pointue faisant la part belle à la nouvelle scène hexagonale. Ce soir Pamela occupe l’endroit à l’invitation de la radio néo (95.2). C’est une date assez particulière pour le groupe puisque il s’agit du premier concert en trio, le bassiste Greg (à qui on souhaite bonne continuation) a quitté le navire. Reste donc Pam à la guitare et au chant, Laurent à la batterie et Igor aux machines. De fait, sans la basse pour lier l’ensemble, le groupe est de plus en plus bipolaire parfois totalement rock parfois complètement électro. Igor joue quelques lignes de basse au clavier mais il y a parfois comme un vide en particulier sur « Pink Safari », probablement l’affaire de quelques répétitions en plus le temps que la nouvelle formule trouve son équilibre. Sans que cela soit forcément lié, le groupe me semble particulièrement zen ce soir, faisant montre d’une sérénité que je ne lui connaissait pas encore. Pamela a beau casser une corde, la guitare peut bien faire son caprice et se mettre à faire du larsen pour on ne sait quelle raison, rien n’y fait Pam prend tout avec le sourire haussant les épaules « Eh qu’est-ce que je peux y faire ! ». Visiblement les trois prennent leur pied et ça fait plaisir à voir. Le public est particulièrement réceptif ce soir, et applaudit à tout rompre à peine l’intro chantée de « Chocolate soup » commencée. Du coup Pam se lâche plus que d’habitude encourage les premiers rangs à taper dans ses mains et l’invite à chanter. Le concert se termine sous l’ovation du public et Pamela quitte la scène les bras en V comme victoire et sautillant excitée comme une puce alors qu’à travers la baie vitrée la nuit s’installe durablement. Et franchement je suis content pour eux car jusqu'à présent ils font leur bout de route seuls, à la force du poignet, sans beaucoup d’aide de l’extérieur. Depuis le temps que je vous dis qu’ils ont de l’avenir ces jeunes gens !

mercredi 18 avril 2007

TV ON THE RADIO : Live at Amoeba Music




Si vous êtes amateur de musique et que vous avez la chance de pouvoir voyager en Californie, alors une visite chez le disquaire Amoeba Music s’impose. Il y a trois magasins Amoeba à Berkeley, San Francisco et Hollywood. Je peux vous parler du magasin de San Francisco que je connais bien pour y avoir dépensé des sommes totalement inconsidérées, vous êtes prévenus, cet endroit est un lieu de perdition pour votre carte bleue ! Niché sur Haight Street au numéro 1855 pour être précis, nous sommes ici en plein quartier hippie. Les boutiques sont colorées, l’encens y brûle continuellement et pour peu qu’il fasse soleil, de jeunes chevelus jouent de la guitare sèche accroupis à même le trottoir tous les deux blocs environs. Outre Amoeba, le quartier est riche en disquaires vintages spécialisés dans le vinyl et en boutiques de fringues décalées. Et tant que vous y êtes jetez un œil chez Haight Ashbury music center, une bonne boutique d’instruments. Et en sortant d’Amoeba, vous êtes à deux pas du Golden Gate Park, parfait pour la balade, le walkman fraîchement rechargé sur les oreilles.

Les magasins Amoeba sont totalement indépendants mais, ce n’est pas contradictoire aux Etats-Unis, de taille respectable, pour vous donner un ordre d’idées, le magasin de San Francisco est un ancien bowling. De fait, les Amoeba sont une caverne d’Ali Baba pour toutes les musiques, pop, rock, soul, blues, jazz, world, electro, dans tous les formats 33 tours, cassettes audios, CD ou DVD et VHS pour les films. Dès que vous entrez chez Amoeba, vous sentez la différence avec un Virgin, pas de PLV (promotion sur le lieu de vente) géantes pour Céline Dion (par exemple), les magasins ont vraiment une âme, une personnalité. Chez Amoeba on n’hésite pas à promouvoir de jeunes artistes locaux underground, on appelle ça le «Amoeba Homegrown Program ». Si vous faites vos courses à San Francisco, un jour de chance, vous pouvez croiser l’inénarrable Joel Gion, ancien membre du Brian Jonestown Massacre, qui maintenant travaille là-bas.

En outre, chez Amoeba, on peut assister à des showcases de groupes triés sur le volet. Amoeba est également devenu, depuis peu, un label de disques. Et après cette longue digression en forme d’introduction, on arrive enfin au sujet qui nous occupe aujourd’hui à savoir le nouvel EP de TV ON THE RADIO, live at Amoeba Music enregistré au magasin d’Hollywood le 22 septembre 2006. Les quatre titres du CD, qui dure tout de même 27 minutes me font penser que le showcase est proposé ici dans son intégralité. Un rapide coast to coast et nous voilà rendus à Brooklyn chez TV ON THE RADIO, groupe de rock black rageur, mais pas trop, et capable de marier foudre rock n’roll et expérimentation. Le CD débute avec « Blues from down here » qui n’a de blues que le nom mais quelle importance, tant que le rythme y est. Le deuxième morceau « Wolf like me » mélange guitare et cuivres. « Province » commence avec un arpège de guitare saturée envoûtant avant que les strates de guitares nous emmènent près de chez My bloody Valentine. La voix de tête du chanteur participe également de l’ambiance. « Wash the Day », le dernier morceau du disque, s’appuie également sur des nappes de guitares et une frappe puissante du batteur, la fin de la chanson est chantée en langue vernaculaire. La flûte présente sur les deux derniers titres apporte une note inattendue. TV ON THE RADIO reprend les choses là où les avaient laissées MY BLOODY VALENTINE, il y a de ça près de quinze ans. Une magie rare.

lundi 16 avril 2007

I’m from Barcelona : « Let me introduce my friends »



Contrairement à ce que son nom pourrait faire penser, le collectif I’m from Barcelona, n’est absolument pas espagnol mais suédois. Collectif, pas moins de 29 membres sont crédités dans le livret utilisant des instruments aussi divers que les banjo, melodica, ukulele, omnichord, clarinette, flûte, glockenspiel et j’en passe. A l’instar du livret, la pop d’I’m from Barcelona est assez ludique, enfantine. Intro « boite à musique », cœurs « Na, na, na, na » ; l’ensemble est on ne peut plus primesautier. Le sticker nous avait prévenu : « Attention ce disque rend heureux ! » Les paroles évoquent en vrac, une collection de timbres (« collection of stamps »), la varicelle (« chicken pox ») ou encore une cabane dans les bois (« treehouse »). Voila la bande son parfaite pour, à l’image des personnages sur la pochette, organiser un pique-nique avec ses amis. Et vous auriez tort de vous en priver car l’album est en ce moment disponible à un prix très très abordable (9,99 €) avec un CD bonus comprenant deux titres inédits et deux vidéos. I’m from Barcelona : l’illustration musicale de l’adage selon lequel « plus on est de fous, plus on rit ».

samedi 14 avril 2007

Neil Young : « Live at Massey hall 1971 »


Depuis l’automne dernier, Neil Young, nous ouvre son coffre fort. Après la parution d’un excellent « live at fillmore east » enregistré avec le Crazy Horse, c’est aujourd’hui le deuxième volume des archives qui voit le jour : « live at massey hall » concert enregistré le 19 janvier 1971 dans son Toronto natal. Et on annonce pour cette année la parution d’un coffret « Archive Vol. 1 1963-1972 » composé de 8 CD, 2 DVD et d’un livre de 150 pages !

Chronologiquement le concert se situe entre les (sublimes) albums « After the gold rush » (1970) et « Harvest » (1972). La parution du disque fut en son temps une source de conflit entre Neil Young et son producteur David Briggs. Conscient de la qualité de ce concert, Briggs souhaitait sortir le live tel quel. Neil, au contraire, souhaitait enregistrer les chansons en studio qui pour la plupart composeront l’album « Harvest ». Impossible de trancher un tel dilemme car les deux hommes ont raison. « Harvest » est le sommet de la carrière de Young, un album d’une beauté inaltérable qui 35 ans après sa sortie n’a toujours pas pris une ride, un disque comme il en existe peu, touché par la grâce.

Il en va de même pour ce « live at massey hall ». Neil est ici seul, vulnérable. Il chante, joue de la guitare sèche et du piano. A l’époque la plupart des chansons ici présentes étaient inédites et donc inconnues du public qui pourtant ne se prive pas d’applaudir à tout rompre et particulièrement au milieu du titre « Journey through the past » quand Neil chante son couplet « Back in Canada ». L’audience présente ce soir là a-t-elle conscience qu’un chapitre entier de l’histoire de la folk music est en train de s’écrire devant ses yeux ? Évidemment l’intérêt d’un tel album live peut paraître limité. Il n’en est rien. Car l’album contient trois chansons inédites d’excellentes factures « On the way home », « Bad fog of Loneliness » et « Dance, dance, dance » qui n’ont pas passé le « cut » de l’album « Harvest ». Ensuite même si ces chansons sont archi-connues, on les redécouvre ici dans des versions nouvelles entièrement acoustiques. Tels ces « down by the river » et « cowgirl in the sand » qui à l’origine étaient saturées d’électricité. Autre beau moment le medley « A man needs a maid/heart of gold » joué au piano.

Énorme cerise d’un encore plus énorme gâteau, le disque est accompagné d’un DVD comprenant le concert filmé entrecoupé de quelques courts métrages. Avec entre autres bonus des notes manuscrites de Neil et quelques extraits d’émissions de radio. Si les images du concert ont l’inestimable cachet de l’époque, la réalisation souffre quelque peu du poids des années mais peu importe. Pour tous les officionados, l’achat de cet album s’avère indispensable.

dimanche 8 avril 2007

STEVANS.


Enfin ! Un mois de frustration depuis l’épisode de L’OPA vient de prendre fin alors que je viens de recevoir l’album des Stevans. Et je ne suis pas déçu, ça valait la peine d’attendre. Car l’album tient toutes les promesses que le concert laissait imaginer. C’est frais, entraînant (« emotional cash ») et bien arrangé. Chaque chanson révèle des petits coins secrets que l’on découvre au fil des écoutes, comme ce petit arpège de guitare vraiment bien trouvé sur « Monday’s wedding » ou la boîte à musique qui ouvre l’album sur « Rise and Fall ». Yvan, le chanteur/guitariste, a une jolie voix, une peu éraillée évoquant Kelly Jones (Stereophonics) ou Liam Gallagher (Oasis). La section rythmique, John et Bruno, pulse juste comme il faut. Par rapport au concert, les guitares acoustiques me semblent plus présentes, en particulier sur les rythmiques, mélangeant pop et folk. Le piano (« missing part ») apporte un feeling plus mélancolique. Les guitares électriques sont particulièrement soignées, le son vraiment recherché. Yvan est très efficace sur les parties rythmiques comme sur celles d’ « emotional cash » ou « underneath your skirt », au passage j’aime beaucoup les paroles de cette dernière (la dure loi de la séduction…), quasiment disco. Dans le genre power pop trio, le disque est une petite merveille, qui mériterait bien d’avoir une distribution à la hauteur. Nada Surf s’est trouvé un petit frère en Suisse.

samedi 7 avril 2007

Money Mark : « Brand new by tomorrow ».


Money Mark, de son vrai nom Mark Ramos-Nishita, né à Detroit d’une mère mexicaine et d’un père japonais/hawaiien, fut très officieusement considéré pendant un temps comme le quatrième Beastie Boys. Il a collaboré avec les rappeurs de Brooklyn sur les albums « Check your head » (1992) et « Ill communication » (1994), sur lesquels il a baladé son orgue funky. Depuis Mark a tenté l’aventure en solo et sort un nouvel album « Brand new by tomorrow ».

« Brand new by tomorrow » est typiquement le genre de disque à priori modeste qu’il ne faut surtout pas négliger. Car bien souvent ces albums qui sont autant enregistrés que bricolés, atteignent des petits sommets que tous les pro-tools du monde n’arriveront jamais à atteindre. Car ils ont une âme. Et là pour le coup, Mark est d’humeur maussade. A l’instar de « Friendly Fire », l’album de son pote Sean Lennon, « Brand new by tomorrow » a été enregistré après une déception sentimentale. Mark décrit également son opus comme étant « post 11 septembre » étant donné qu’il s’agit de son premier depuis 2001.

Musicalement, l’album est un surprenant hybride pop/soul. Comment dire ça commence comme du Weezer acoustique sur le premier morceau « Color of your blues ». Les deuxièmes et troisièmes pièces me font penser à un Stevie Wonder light, de la grande époque Talking book/innervisions, en particulier « Summer blues » qui est ma chanson préférée du disque. Les ballades acoustiques au piano ou à la guitare sont dans la veine des regrettés Nick Drake ou Elliott Smith (« Everyday i die a little »). Voilà une excellente surprise pour bien débuter ce printemps.

vendredi 6 avril 2007

Interpol Vs. Editors : match retour en 2007.


Dans la lignée de mon post précédent, on annonce pour cette année les nouveaux albums d’Interpol et des Editors.



Interpol m’avait donné des frissons avec leurs deux premiers albums : « Turn on the bright lights » (2002) et « Antics » (2004) avant de plus ou moins disparaître de la circulation. Le dernier concert d’Interpol eu lieu en octobre 2005. Depuis le groupe aurait splitté quatre fois avant de travailler sur son troisième disque. Les informations sur ledit opus filtrent au compte goutte, le site Internet d’Interpol ayant fermé, seul subsiste une page d’accueil avec un lien vers le forum. Néanmoins, une interview du guitariste Daniel Kessler publiée sur le site du New Musical Express nous permet de faire un premier point. Interpol a changé de maison de disque et signé sur le label Capitol. Le nouvel album, enregistré dans leur New York natal a été produit par Rich Costey qui a auparavant travaillé avec Muse (aïe !). D’après Kessler le disque est plus « éloquent » : « Nous avons utilisé des claviers dès le commencement, ce que nous n’avions jamais fait avant. C’est comme si nous avions ajouté un cinquième membre. La texture est plus épaisse, il y a des nouveaux sons intéressants, comme une progression, une croissance ». Précisons que lors d’une précédente interview le mois dernier à la BBC, Kessler faisait état d’un album « équilibré ». Par ailleurs, Daniel coupe court aux rumeurs courant sur la toile selon lesquelles le troisième disque d’Interpol serait intitulé « Moderation » : « Moderation ? Vraiment ? Quelle horreur ! Petites doses ! ». Toujours d’après Kessler, « Nous allons commencer à nous décider pour le titre la semaine prochaine. Nous avons une chanson appelée « Mammoth » pour le moment, je ne pense pas que cela changera, et une autre intitulée « The Heimlich Manœuvre ». La date de sortie du disque n’est pas précisée.

Retrouvez Daniel Kessler sur le site du NME :
http://www.nme.com/news/interpol/27030
http://www.interpolnyc.com/


Occupant le même terrain musical qu’Interpol, les anglais Editors terminent le successeur du sublime « The Back Door » produit par Garrett Lee, qui a récemment travaillé avec Bloc Party sur « A week end in the City ». Toujours pas de titre pour le moment, mais le track listing devrait être le suivant :


1)Smokers Outside The Hospital Doors
2)The Racing Rats
3)An End Has A Start
4)When Anger Shows
5)Push Your Head Towards The Air
6)A Thousand Pieces
7)An Eye For An Eye
8)The Weight Of The World
9)Bones

La sortie du deuxième album des Editors est prévue pour juillet.

mercredi 4 avril 2007

She Wants Revenge

Ça commence comme un album des Cure avec une intro longue sur le premier titre « Red flags and long nights », qui monte doucement en pression. Bienvenue chez She wants revenge, énigmatique duo composé de Justin Warfield et Adam Bravin, vraisemblablement originaire de Los Angeles, que j’ai découvert par hasard l’automne dernier à New York ; une de leurs chanson figurait sur un CD sampler offert par le virgin megastore local. She wants revenge surfe la même vague cold/new wave qu’Interpol ou les Editors, en un peu plus électro « Monologue » sonne comme une face B de Depeche Mode. La boîte à rythmes que l’on jurerait empruntée aux Sisters of Mercy assure un beat implacable, la voix caverneuse de Justin Warfield joue le rôle d’Andrew Eldritch. Quelques trouvailles sonores proto-kitsch donnent une note plus légère plus new que cold wave. L’album décortique les relations hommes/femmes, les promesses brisées. La scène de ménage dans la grotte se passe aussi mal que possible jusqu’au 8ème morceau de disque, l’instrumental « Disconnect », solo de piano électrique mélancolique qui marque une rupture de ton, non pas que les choses soient subitement devenues plus primesautières juste plus lentes. Le sommet de l’album est, à mon sens, le 11ème titre « Tear You Apart », efficace, rageur et implacable. Petite anecdote rigolote, l’album comporte 66 plages, quelle bande de joyeux drilles ! Mention spéciale sur la pochette pour finir, la plus sexy depuis le « is this it ? » des Strokes.