samedi 30 juin 2007

OF MONTREAL : Hissing Fauna, are you the destroyer ?



Dans la lignée de mon message du 26 mai dernier, j’aimerais aujourd’hui vous toucher deux mots du dernier album d’Of Montreal. Le truc, c’est que l’album n’a finalement que peu à voir avec le show case, qui était acoustique. C’est en effet un joyeux et indescriptible bordel qui règne dans ce disque. Les claviers de toutes les époques (du fender rhodes aux synthés 80s) se taillent la part du lion, parfois le tout est perturbé par quelques giclées de guitare acide. L’inspiration est disco-pop avec une bonne dose psychédélique. « labyrnthian pomp » commence comme un disco dansant avant de plagier Pink Floyd. Le morceau de bravoure de l’album est sans conteste « The past is a grotesque animal » avec pas loin de dix angoissantes minutes au compteur. Ce disque est l’exemple même du casse-gueule quasi-assuré puisque Kevin Barnes, le seul membre rescapé du groupe a tout fait tout seul. Même si la boite à rythme remplace la batterie, même si on entend parfois à peine la guitare, le disque tient la route car le savoir faire mélodique est là. Vraisemblablement, Barnes s’est d’abord soucié de composer de bonnes chansons avant d’expérimenter sur son matériel en studio quitte à en faire exploser toutes les structures. C’est risqué mais ça marche.

Un petit mot pour finir sur le packaging du disque à mon avis le plus beau de l’année, jusqu’ici. Le digipack quatre volets est composé de quatre rosaces psychédéliques et multicolores. L’effet est saisissant lorsque l’on déplie le tout.


Afin d’être complet sur OF MONTREAL, signalons la sortie du maxi « Icons abstract thee » (mais où va-t-il chercher des titres pareils ! Si quelqu’un à la moindre idée de la signification du titre n’hésitez pas à me contacter) composé de cinq titres disons plus normaux, et un peu plus acoustiques issus des sessions d’enregistrement de l’album. Le premier morceau du maxi « du og meg » est une version alternative de « suffer for fashion », présente sur l’album.

vendredi 29 juin 2007

PORN GROOVE


Chers lecteurs,

Subitement, la température va monter de plusieurs degrés (ce qui soit dit en passant ne peut pas nous faire de mal) sur ce blog qui s’apprête à prendre une tournure nettement plus polissonne puisqu’il est question aujourd’hui de cinéma à caractère pornographique (autrement dit, on tchatche de films de boules !).

C’est donc avec grand plaisir que je vais vous introduire (au sens noble du terme s’entend) PORN GROOVE, le disque le plus improbable de l’année. Le CD compile des musiques extraites d’authentiques bandes originales qui vont du film X à la comédie romantico-érotique, enregistrées entre 1969 et 1975, soit à une époque où ce genre cinématographique, d’un genre très particulier, cherchait un tant soit peu à ressembler au cinéma « traditionnel ». Le casting réuni ici réserve quelques surprises, c’est avec étonnement que l’on retrouve Bernard « Pretty » Purdie, grand batteur ayant joué avec Miles Davis, Aretha Franklin et James Brown (entre autres), ici compositeur de deux titres de 1974, extraits du film « Lialeh ». Egalement présente sur le disque, la chanteuse soul Doris Troy, découverte par James Brown, qui a également chanté sur le « Dark side of the moon » de Pink Floyd. Les musiques vont du jazz à la pop psychédélique en passant par le funk blaxploitation en version nettement plus sexe. Mes préférence vont au « dirty » et sa guitare wha-wha infernale, au jazz-funk cool « All pink on the inside » de Purdie avec Sandi Hewitt au chant et pour finir au psychédélique « Dove vai tutta nuda ? » de l’italien Armando Trovaioli (auteur de plus de 200 bandes originales de films) qui signe aussi le très bon « let’s find out », chanté par Isabel Bond.

Coup de chapeau pour finir à Christophe Conte, qui a compilé le disque, parti à la chasse aux trésors dans ce répertoire à la fois méconnu, surprenant et inhabituel.

PS : Note pour tous les petits cochons et petites cochonnes qui sommeillent en vous, les gémissements des actrices sont inclus sur certaines plages. Bonne écoute !

mercredi 27 juin 2007

Beastie Boys, le Zenith, 26 juin 2007.


Les Beastie Boys, ont inventé un genre honni par toutes les oreilles bien pensantes, la fusion rap-metal. A l’époque de leur premier album, « Licensed to ill » sorti en 1986, le flot rap sur des samples de guitares saturées hard rock, était une idée révolutionnaire. Aujourd’hui c’est un cliché. Peu d’albums du même genre tiennent aussi bien la route que « Licensed to ill ». Dans le genre, je vous mets au défi de trouver chansons plus efficace que « No sleep til Brooklyn » ou « Sabotage » (de l’album « ill communication »). Mais mes coreligionnaires juifs de Brooklyn ont plus d’une embrouille dans leur soul bag. Ils sont avant tout de grands passionnés de musique du punk à la soul avec quelques détours du côté du funk et du rap. Ainsi leur dernier album en date (pas encore écouté au moment où j’écris ces lignes) est instrumental.

Après Bercy et le palais des congrès, bienvenu au Zenith, une des salles de la ville que je déteste le plus. Et pourtant des Cure au Stooges en passant par les Black Crowes (avec Jimmy Page en guest) et les Pixies, j’y ai d'excellents souvenirs. La salle fait 7500 places (un demi Bercy) mais c’est quand même énorme. Elle est située au bout d’une longue ligne droite, dix bonnes minutes de marche, au milieu de nulle part, desservie par une seule ligne de métro, c’est toujours un bordel sans nom pour rentrer après le concert.

Sous les vivats de la foule qui se lève comme un seul homme, les Beastie font une entrée en scène triomphale, déguisés en blues brothers. Mike D. (Diamond, batterie), Adrock (Adam Horovitz, guitare) et MCA (Adam Yauch, basse), les Beastie au grand complet. Sont également là quelques fidèles : le monstrueux DJ Mix Master Mike aux platines, Money Mark (voir mes messages des 7 avril et 6 mai) aux claviers et le percussionniste Alfredo Ortiz (qui remplace Eric Bobo). Nos trois lascars alternent les morceaux où ils jouent de leurs instruments et d’autres ou ils sont au mic avec le seul Mix Master en soutien pour des minis sets dans le plus pur style hip hop old skool, avec leur kung fu vocal si caractéristique. Les passages instrumentaux sont à base de guitare wha wha et de percussions en folie, les grands Curtis Mayfield et Jimi Hendrix ne sont finalement pas si loin que ça. Côté rap ça assure également les grands classiques sont au rendez-vous, « Root down » (une de mes préférées dans leur répertoire), « Sure shot », « Intergalactic », « remote control », « No sleep til Brooklyn », « Body movin’ ». Mix Master est en grande forme, scratche comme un fou furieux jusqu'à en péter sa platine sur le final de «3 MCs and 1 DJ ». Petit détour punk avec « Sure Shot » et « Sabotage », jouée en rappel et dédicacée à George W. Bush. Les bras battent la mesure en l’air. Money Mark est déchaîné, cours et saute tel un possédé dans tous les sens avant d’inventer un nouvelle technique de saut en hauteur en tentant de passer par-dessus son clavier. Il se rétame lamentablement de tout son long et tombe sur le dos, un coup à se briser la colonne vertébrale, j’espère qu’il ne se fait pas mal…

Et voilà, c’était mon premier concert des Beastie Boys, après toutes ces années, c’est incroyable que j’ai du attendre aussi longtemps pour finalement les voir en chair et en os. Un excellent moment en forme de ballade dans le jardin des souvenirs.

samedi 9 juin 2007

Elliott Smith : New Moon


« Double album inédit » ment éhontément le sticker. Après « From the basement on the hill », « New moon » est la deuxième compilation posthume d’Elliott Smith, décédé le 21 octobre 2003 de deux coups de couteau à son domicile d’Echo Park à Los Angeles. Deux coups de poignard dont on suppose, sans en être vraiment certain, qu’il se les auto infligés. D’Elliott on entend peu de choses ici, lui et sa guitare acoustique, c’est à peu près tout à quelques exceptions près, mais je ne suis pas loin de penser qu’il s’agit de la meilleure configuration pour lui. D’ordinaire, je suis assez réfractaire à ces disques posthumes, ce qui ne m’empêche généralement pas de les acheter. Ce qui me déplait, c’est qu’il est impossible, et pour cause, de savoir ce que l’artiste aurait vraiment voulu et s’il aurait été d’accord pour sortir les chansons en l’état. Je n’aime pas non plus l’idée que l’on rajoute des arrangements de cordes ou autres des années après. De fait, ces disques posthumes sont dans les trois quarts des cas des compilations de rogatons de n’importe quoi, assemblées n’importe comment. Fort heureusement, ce n’est pas le cas avec New Moon. Ce qui me gène un peu par contre c’est que certains titres (« All cleaned out », « looking over my shoulder ») sont des pures inventions, étant donnée qu’Elliott n’avait laissé aucune note ou indication. Les morceaux présentés ici ont été enregistrés entre 1994 et 1997 soit avant son heure de gloire. A l’époque ou les « vrais » albums d’Elliott Smith étaient enregistrés dans les mêmes conditions sommaires. Les titres sont lumineux, les influences Beatles bien présentes. J’ai particulièrement aimé le premier titre « Angel in the snow » et « Thirteen » la reprise de Big Star. « Fear City » nous montre qu’il était également un sacré batteur. Elliott avait vraiment trouvé le truc pour trousser une bonne chanson. Elliott et son filet de voix aigue. C’est dingue ce qu’il nous manque ce type. Ce disque est parfait pour écouter une nuit d’été en regardant la pleine lune.
Elliott a eu son Big break en 1998 grâce au film « Will Hunting ». Gus Van Sant, le réalisateur, originaire comme lui de Portland, Oregon, a inclus la chanson « Miss Misery » dans la bande originale avec quelques autres titres des Dandy Warhols (de Portland également) et d’Elliott. Ce qui a contribué à faire de la capitale de l'Orégon une sorte de mini San Francisco le temps de la saison 1997/1998. Grande surprise « Miss Misery » a été nominée pour les oscars en 1998. On a assisté alors à une scène surréaliste, Elliott en costume blanc (voir photo) chantant pendant la cérémonie devant un parterre de V.I.P. ; il était probablement plus à son aise dans les bars de Portland. Bon, faut quand même pas pousser, c’est Céline Dion qui a gagné l’oscar cette année là pour la chanson du film « Titanic ». Mais Elliott a gagné un contrat chez la major Dreamworks, s’en suivra deux très bon albums, les derniers à être sortis de son vivant « XO » et « Figure 8 » en 2000. Mais Elliott, qui a déménagé à Brooklyn, NYC puis à L.A. vivait mal sa célébrité. Je garde pour ma part un souvenir presque pénible de son concert à l’Elysée Montmartre, le lundi 19 avril 1999. Elliott, crispé, planqué sur le côté gauche de la scène, enchaînait les chansons maladroitement sans adresser une parole au public. A 21h30, l’affaire était emballée. J’étais déçu mais j’ai appris par la suite qu’il était souvent victime de crises d’angoisse avant de monter sur scène. La fin de sa vie a été marquée par une dépendance à la drogue qui l’a mené à cette issue fatale évoquée plus haut. Depuis, la façade du studio Solutions Audio (que l’on voit sur la pochette de Figure 8), située au 4334 Sunset Boulevard à Los Angeles est devenu un mémorial à sa mémoire.


vendredi 8 juin 2007

Little Barrie, la maroquinerie, 7 juin 2007.



C’est au bout des couloirs et des ruelles sombres, dans les recoins et les sous-sols de la grande ville, c’est là que nuit après nuit, se joue l’avenir du rock n’roll. Et ce soir l’avenir appartient à Little Barrie (cf. mon post du 4 mars 07). Depuis l’an 2000, on assiste à l’émergence d’une nouvelle génération rock n’roll à l’opposé de ce son grunge et métal (même si je continue d’adorer certains groupes de cette époque) qui a défini les années 90. Une génération qui au-delà du boucan à su préserver les influences des musiques soul et blues qui a su garder intact un certain sens du swing et du groove. Et l’un des plus bel enfant de cette génération est Little Barrie.

Les roadies sont en train de préparer la scène, surmontée d’un drapeau « Little Barrie » noir, avec « Luv n’Haight » de Sly & the family Stone en fond sonore. En voilà une belle entrée en matière. Le batteur, Billy Skinner, un grand dadais tout maigre, vêtu d’un pantalon et marcel noir et d’un chemise blanche ouverte, procède aux derniers réglages de son instrument quand il nous donne une petite démonstration de dextérité rythmique. Ca promet ! Incroyable ce type au look de corback, épais comme une allumette, possède une force de frappe à peine imaginable pour un mec de son gabarit. C’est lui le moteur du groupe qui pousse et qui envoie le bois nécessaire à la combustion de la machine. Qui par moment réussira l’exploit de jouer debout. A l’image de l’éclairage de la salle, je suis vert de jalousie. Le chanteur Barrie Cadogan possède une voix de tête, dans les aigus et un jeu de guitare diabolique. Chez lui une petite ligne de guitare de rien du tout, un bout de gamme pentatonique devient un riff irrésistible. Avec sa collection de Gretsh demi-caisse il m’évoque un digne héritier de Brian Setzer. Son son de guitare est naturel, brut de décoffrage, aucune pédale d’effet, juste son ampli et l’overdrive. De plus il joue sans médiator et se sert beaucoup des doigts de sa main droite. Le bassiste Lewis Wharton est pour sa part très solide. J’ai beaucoup aimé « Pin that badge », plus rapide que sur disque, « Just wanna play » et « Pay to Join » très énergique. A la fin de cette dernière, qui clôt le set, Barrie saute dans la foule avec sa guitare. La musique s’arrête brutalement, Barrie salue le public au milieu de la fosse dans un éclairage rouge qui me rappelle Amsterdam.

Un groupe dont le batteur réhabilite le solo sans être lourd est cool. Cool comme Little Barrie.

mercredi 6 juin 2007

Mick Hart, Newquay, Biarritz, 17 et 23 Août 2006.









Ce soir, le 6 juin 2007, Mick Hart se produit à l’OPA. Connaissait le bonhomme, je suis sur que le concert sera excellent. Malheureusement, n’ayant pas le don d’ubiquité, je ne pourrais pas y être. Je le regrette sincèrement, mais j’ai quand même décidé de vous faire partager mon coup de cœur pour cet artiste en mettant en ligne un coup rendu de concert datant de l’été dernier avant que ce blog n’existe.

Situé sur la place Georges Clemenceau, dans le quartier piétonnier et à deux pas de la plage, le pub Newquay propose régulièrement des concerts gratuits. Nous sommes ici à Biarritz où je prends régulièrement mes quartiers d’été et ce soir l’Australien Mick Hart prend sa résidence. La scène est minuscule au fond du pub et légèrement surélevée. Les murs sont décorés de photos rock des 60s (The Who) et de photos de surf. Je remarque dans le fond l’affiche du film « dig ! » (un de mes préféré) et celle de « Chasseurs de vagues », surf movie culte.

Mick Hart, australien exilé en France, est l’auteur d’une petite dizaine d’albums et de EPs sortis depuis quasiment une décennie. Il est parait-il assez connu en Australie ou il a ouvert pour Bob Dylan, John Butler Trio, Coldplay et Sting. En Europe, ses albums sortent en indépendant. Vous ne les trouverez jamais à la FNAC. Et c’est bien dommage. Même en solo intégral, armé de sa seule guitare acoustique, Mick dégage une énergie folle. La Pulsation. Sa musique, très roots, est un mélange de folk, blues et reggae. C’est un guitariste rythmique extraordinaire, très bon aussi à la lap-steel et à l’harmonica. Mick possède également UNE VOIX. Très « soulful » qui s’éraille peu à peu avec le temps, mais qui peut également se faire très douce. Une vraie voix de bluesman. Les fantômes de Jeff Buckley et de Bob Marley, traversent l’assistance pendant les reprises d’ « Hallelujah » et de « No woman, no cry ». L’homme a du métier et, même seul, est capable de tenir une scène avec beaucoup de maîtrise et ce malgré les conversations incessantes et assez gênantes du public (pour la plupart des touristes) pas très respectueux de sa prestation. J’ai eu un véritable coup de cœur pour ce chanteur que je découvrais. Dans un monde parfait, ce type serait tout en haut des charts.

dimanche 3 juin 2007

Black Snake Moan de Craig Brewer.







Le réalisateur Craig Brewer connaît la musique. Son premier film « Hustle & Flow » narrait l’histoire d’un mac de Memphis qui, en pleine crise existentielle, tente de se reconvertir dans le rap. Son deuxième « Black Snake Moan », est un mélange entre blues et blaxploitation. Si je vous en parle aujourd’hui, c’est par ce que le film a parfaitement saisi l’âme du blues.

L’action se passe à Memphis, Tennessee. Lazarus (Samuel Jackson) vivote dans son exploitation agricole. Ancien bluesman, il s’est marié et s’est rangé des guitares. Le film commence alors qu’il se fait plaquer par sa femme. Rae (Christina Ricci) a été victime d’un viol dans son enfance. Traumatisée, elle exorcise sa douleur en s’offrant à tous, passe pour la salope du coin, le coup facile. Son petit ami (Justin Timberlake) complètement flippé, est victime de crises d’angoisse, ce qui ne l’empêche pas de s’engager dans l’armée. Rae ne peut alors contenir ses pulsions qui la laisseront à moitié morte, en petite culotte blanche, sur le bord d’une route à deux pas de la maison de Lazarus, qui se met en tête de la sauver. Elle finira par passer les trois quarts du film enchaînée à un radiateur.



Le film regorge de moments musicaux assez intenses, car le personnage joué par Samuel Jackson ressortira ses guitares. Le film commence fort, s’ouvre sur le « when the lights go out » des Black Keys (cf. mon post du 2 mars 2007) et enchaîne peu après sur un titre de Jessie Mae Hemphill (cf. mon post du 3 janvier 2007). Le métrage est porté par une bande originale démentielle. Mais l’important est encore au-delà, la musique, le blues est un véritable personnage du film. Ce blues qui ronge les personnages, qui les hante comme un fantôme. Je conseille ce film à tous ceux qui ne comprennent pas cette musique. Le blues ne s’apprend pas, il se vit. Le blues s’adresse à tous car il vient du cœur, du tréfonds de l’âme humaine. Et ça Craig Brewer l’a parfaitement compris, il aurait été le coupable idéal pour réaliser « Dreamgirls » (cf. mon post du 10 mars 2007) Cette complainte du serpent noir, dégage une beauté vénéneuse, comme un bon concert de blues…

La Bande annonce :
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=18722097&cfilm=61131.html

www.blacksnakemoan.fr



samedi 2 juin 2007

Valérie Leulliot : Caldeira.


Valérie Leulliot, a été pendant une bonne dizaine d’années, la chanteuse du groupe « Autour de Lucie » qu’elle a formé avec le guitariste Olivier Durand (si vous êtes des lecteurs réguliers de ce blog, vous savez que ce dernier officie désormais, fort bien, avec Elliott Murphy). Autour de Lucie a connu un impensable succès (pour un groupe francophone) sur le marché international et particulièrement aux Etats-Unis. Ce qui pour l’anecdote, leur a valu l’ « honneur » d’être name droppés par Bret Easton Ellis dans son roman « Glamourama ». Autour de Lucie n’existe plus et Valérie tente l’aventure en solo avec ce très beau « Caldeira ». A la première écoute j’ai envie de qualifier le disque de « perdu au milieu de la Manche », c'est-à-dire entre la chanson française et pop anglaise. Le son est plutôt ascétique, tout a été joué et enregistré à quatre mains, en duo avec Sébastien Lafargue dont il convient de saluer le travail. La guitare acoustique, l’harmonica et le ukulele occupent ici une place de choix. Certains titres (« Un Endroit ») mettent plus le piano à l’avant. Quelques légères nappes de synthés donnent ce côté à la fois planant et mélancolique. Valérie a le cœur lourd : « L’amour désormais / est un fleuve pollué / t’aurais vu ce que j’ai vu / tu voudrais plus t’y baigner ». Son chant est parfois à la limite du chuchotement, c’est doux, reposant, agréable. Un petit mot pour finir sur le titre « mon homme blessé », le texte, signé Christophe Miossec, adopte un point de vue féminin ce qui est assez rare chez cet auteur. Un très bel album, à écouter les yeux fermés.