mardi 29 mai 2007

Patti Smith, L’Olympia, 28 mai 2007.


Patti Smith est la reine de l’éclipse : quatre albums publiés entre 1975 et 1979 puis plus rien pendant dix ans et l’album « Dream of life » en 1989. Enfin depuis 1996 Patti a repris le cours de sa carrière. Patti Smith est la poétesse du rock, capable de mettre une photo d’Arthur Rimbaud, qu’elle adore, dans le livret de l’album « Easter », elle a par ailleurs publié plusieurs recueils de poésie. Patti a fait le lien entre les années 60 et 70 précurseur du punk tout en conservant un certain côté hippie. Patti, la princesse des grandes heures du CBGB (un lien vers le site du CBGB est disponible sur le côté droit de cette page) qui a d’ailleurs joué le tout dernier concert qui a jamais eu lieu dans cette salle avant sa fermeture définitive en octobre dernier. Sans elle (et quelques autres) ce blog n’aurait jamais existé. Je retourne régulièrement vers ses albums qui sont une source d’inspiration.

C’est dire si je suis content de la revoir ce soir…

L’Olympia est chargé d’histoires, de légendes : Les Beatles, Jimi Hendrix, Jeff Buckley, Piaf, impossible de les citer tous. Il s’agit probablement de la salle la plus historique de la capitale. Pour arriver à la salle on traverse un long couloir en pente descendante, les murs sont rouges et ce soir décorés de photos géantes en noir et blanc de Brel et d’Hendrix prises dans les lieux. Il y a deux bars superposés, un en bas, l’autre à l’étage juste avant d’accéder aux gradins on passe par une rampe. La salle est composée d’une fosse, d’un balcon et d’une mezzanine. Les fauteuils sont rouges. Les murs latéraux sont éclairés dans leur partie supérieure en bleu. Les instruments sont déjà en place, le sol de la scène est agrémenté de trois tapis persans.

Patti et son groupe arrivent sur scène, on trouve là deux rescapés des seventies : le guitariste Lenny Kaye et le batteur Jay Dee Daugherty et Tony Shanahan au piano, claviers et à la basse. Un nouveau guitariste/bassiste vient de se joindre au groupe. Le concert commence avec deux morceaux du premier album de 1975 : « Set me Free » et « Redondo Beach ». Première constatation, après autant d’années, sa voix n’a pas changée. Un joueur de balalaïka prénommé Hakim viendra se joindre un peu plus tard. Le dernier album en date de Patti est composé de reprise, certaines seront jouées ce soir : « Are you Experienced ? » (Jimi Hendrix), avec une intro surprenante à la clarinette, « Past time Paradise » de Stevie Wonder comme quoi toutes les bonnes musiques finissent par se rencontrer quelque part et enfin, en rappel, « Smells like teen spirit » de Nirvana à la guitare sèche et à la balalaïka qui, bien qu’acoustique, est dans cette version au moins aussi intense que l’originale. Cette dernière sera enquillée le plus naturellement du monde avec son tube de 1978 « Rock n’roll nigger », dans une version électrique survoltée. La rencontre entre deux générations. A propos de « rock n’roll nigger » précisons que qualifier cette chanson de raciste est la pire insulte que l’on puisse faire à Patti.

C’est une bien belle soirée de rock n’roll qui s’achève, et une question me taraude l’esprit : pourquoi ne joue-t-elle jamais « Dancing Barefoot » ?

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